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Le Québec et l'Ontario ont été frappés par de violents orages ce mois de mai dernier causant des dégâts violents sur leur passage. Plus de 500 000 Québécois et 750 000 Ontariens ont été privés d'électricité et 10 personnes ont perdu la vie.
À Val-David, la moitié de la population a perdu temporairement son accès à l'eau potable. Au Saguenay et à Chicoutimi, il y a eu des glissements de terrain majeurs. Quant à elle, la population des villes se prépare à faire face à un été encore plus chaud suite à des vagues de chaleur ayant déjà causé plus de 150 décès au Québec. Un événement semblable avait provoqué 70 morts en Alberta ainsi que 619 en Colombie-Britannique l'an passé.
Pierrick Berger, chercheur en matière de politiques publiques sur le climat interrogé par l'Étoile du Nord note le retard qu'a le Québec vis-à-vis l'adaptation aux catastrophes climatiques. Selon lui, dans le Plan pour une économie verte du gouvernement québécois, « tout le volet adaptation [prévenir les risques liés aux inondations, à l'érosion, adapter les infrastructures] fait 7% du budget total de 7,6 milliards. »
« Pour les inondations, depuis Sainte-Marthe sur le lac au Québec, on sait que ça va être appelé à se répéter de plus en plus. Mais, on commence juste à faire la cartographie au Québec. Quand on regarde le financement en adaptation, une des seules mesures qui est dite 'd'adaptation' c'est la cartographie des zones inondables. »
On prévoit également 119 millions sur 5 ans pour un « programme de réduction des risques de chaleur, précipitations, verdissement ». Comparativement, 5,7 milliards sont prévus pour « l'électrification des transports ». Une grande partie de ce fonds est allouée aux personnes souhaitant acheter une voiture électrique. « Donc on donne des bonus aux riches qui veulent s'acheter des Tesla, » lance Berger.
Pour ce qui est de l'étude de l'impact des mesures prises par le gouvernement, Pierrick Berger explique qu'il « n'y a aucune vérification indépendante qui est faite, c'est le gouvernement lui-même qui s'autoévalue. On ne connaît pas leur méthodologie. Les données qu'on a ne permettent pas d'avoir un constat fiable de quel a été l'impact des mesures. »