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Le secrétaire d'État américain Anthony Blinken s'est rendu au Canada fin octobre pour rencontrer le Premier ministre Justin Trudeau et la ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly. Le but de la visite était "d'aborder des objectifs communs, y compris la fourniture d'un soutien continu à l'Ukraine, et la résolution de la crise humanitaire en Haïti...".
Lors de sa visite avec Joly au marché Jean-Talon à Montréal, les deux ont été confrontés à des manifestants dénonçant l'intervention canadienne et américaine en Haïti et demandant le retrait du CORE Group - un organisme étranger en Haïti dirigé par des ambassadeurs du Canada, des États-Unis, de la France, de l'Espagne, du Brésil, de l'Allemagne, de l'UE et de l'ONU. Étoile du Nord s'est entretenu avec Frantz André de Solidarité-Québec-Haïti qui était présent à la manifestation.
Le lendemain de la visite de Blinken, le 27 octobre, Joly a annoncé que le gouvernement canadien effectuera une mission d'évaluation en Haïti afin de trouver "des options pour aider le peuple haïtien à résoudre les crises sécuritaire et humanitaire et la façon dont le Canada peut contribuer à l'effort humanitaire".
L'une des raisons invoquées par le Canada pour justifier cette mission est la guerre des gangs qui sévit sur l'île. Bien qu'il y ait une présence très réelle de gangs sur l'île, le récit médiatique dans de nombreux pays du CORE Group associe la rébellion populaire contre l'intervention étrangère aux perturbations sociétales causées par les gangs. L'Étoile du Nord était présente à une autre manifestation à Montréal en solidarité avec ces protestations, nous avons parlé à Amalik Makandal du rôle du CORE Group dans tout cela.
Le 15 octobre, le Canada et les États-Unis ont envoyé des véhicules blindés à la Police nationale haïtienne à la demande d'Ariel Henry, que le CORE Group a soutenu pour devenir Premier ministre lorsque l'ancien Premier ministre Jovenel Moise a été assassiné en 2021. C'était la première étape de ce que de nombreux Haïtiens considèrent comme une nouvelle intervention militaire canadienne/étrangère en Haïti. L'Étoile du Nord s'est entretenue avec Jafrikayiti, membre de Solidarité-Quebec-Haiti, au sujet du rôle principal du Canada dans le coup d'État haïtien de 2004.
De nouveau, les décisions concernant le sort du Haiti sont prises à huis clos et de l'extérieur du pays. Et de nouveau, le peuple haïtien et ses sympathisants continuent de lutter contre les impositions étrangères.