L'Étoile du Nord

“C’est une zone de guerre”

Le gouvernement de la C.B. et TC Energy escroquent une nation autochtone

Temps de lecture:2 Minutes

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En 2019, TC Energy a commencé la construction du gazoduc Coastal GasLink de 670 km, maintenant achevé à plus de 80 % et connaissant des dépassement de coût d'au moins 5 milliards de dollars. Le gazoduc traverse le territoire de plusieurs nations autochtones, dont 190 kilomètres de terres Wet'suwet'en dans le nord de la Colombie-Britannique. L'Étoile du Nord s'est entretenue avec Sleydo' Molly Wickham, porte-parole de Gidimt'en Checkpoint, un camp autochtone de défense des terres, au sujet des répercussions économiques et sociales que sa communauté constate déjà.

Les médias mainstream mettent souvent en avant les opportunités d'emploi créées pour certaines communautés des Premières nations grâce au projet de gazoduc, sans trop insister sur les dommages causés et le caractère temporaire de ces emplois. Dans son interview avec L'Étoile du Nord, Sleydo' a fait remarquer : "Ce n'est pas viable pour nos communautés. Nous voulons que nos gens aient des emplois. Nous ne sommes pas contre l'emploi, nous ne sommes pas contre le développement. Nous voulons des moyens durables pour que nos gens gagnent leur vie qui soient liés à la terre et qui soient conformes à nos lois."

En 2018, la province de la Colombie-Britannique a négocié des Ententes sur les Répercussions et les Avantages (ERA) avec les conseils de bande élus de 20 Premières Nations, conseils qui ne sont responsables que de leurs réserves désignées et ne régissent pas les terres hors réserve. Sur le territoire Wet'suwet'en, cinq conseils de bande ont conclu des accords, bien qu'ils ne gouvernent que 0,14 % des 22 000 km2 de terres Wet'suwet'en, le pipeline ne traversant aucune de leurs réserves. Aucun accord n'a été conclu avec les chefs héréditaires qui ont juridiction sur les terres Wet'suwet'en (yintah) affectées par le pipeline. 

Selon CGL et les médias grand public, des participations de 10 % ont été promises à 16 des 20 Premières nations qui ont signé des ERA une fois que le pipeline sera pleinement opérationnel. Cette affirmation est toutefois trompeuse. Aucun accord de partage des bénéfices n'a été finalisé - au lieu de cela, deux entités, la société en commandite CGL First Nations et la société en commandite FN CGL Pipeline, ont été créées pour permettre la "possibilité" de participations de 10 % une fois que le pipeline sera en service. Aucune des Premières nations membres de ces deux sociétés en commandite n'est directement touchée par le pipeline. 

En 2019, 2020 et 2022, les Nations Unies ont demandé à plusieurs reprises à la province et à TC Energy de cesser la construction en raison de violations des droits de la personne des Wet'suwet'en. En réponse aux protestations pacifiques pour protéger leurs terres non cédées, les défenseurs des terres Wet'suwet'en ont fait face à des raids violents et à des arrestations par la Gendarmerie royale du Canada (GRC) militarisée sur le camp de Coyote, entre le 17 et le 19 novembre 2021, sur la base de l'injonction de la Cour suprême de la Colombie-Britannique. 

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