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Des explosifs posés en mer sur le gazoduc Nord Stream par les américains en septembre 2022 ont causé sa destruction et déclenché une crise énergétique en Europe—c'est du moins ce qu'affirme le célèbre journaliste d'investigation Seymour Hersh dans un article du 8 février 2023. Les États-Unis l'auraient saboté pour miner l'économie russe et renforcer leur position de producteur et exportateur d'énergie. Nord Stream transporte du gaz naturel entre la Russie et l'Allemagne.
Avant l'invasion, le conseiller à la sécurité nationale du président Biden, Jake Sullivan, aurait formé un comité secret avec la CIA pour saboter le gazoduc. Le gouvernement norvégien a apparemment fourni des renseignements et des installations, et l'armée américaine aurait renforcé ses bases dans la région. L'armée aurait également obtenu la souveraineté légale sur des territoires spécifiques pour contourner les lois norvégiennes. Malgré les craintes d'une escalade, l'Allemagne semble avoir accepté le plan.
Nord Stream suscite des inquiétudes car il pourrait accroître la dépendance de l'Europe au gaz russe et parce qu'il contourne intentionnellement l'Ukraine, permettant ainsi à la Russie de l'envahir. Néanmoins, selon Hersh, les États-Unis sont plus préoccupés par leurs propres intérêts stratégiques dans cette situation: en effet, le gouvernement américain a reconnu l'opportunité économique qui se profilait à l'horizon et a accéléré les approbations de projets de terminaux GNL dès le début de l'invasion.
Cette révélation choquante soulève des questions sur le rôle des États-Unis dans le conflit russo-ukrainien. Certains experts ont reproché aux États-Unis de suivre la Russie en ignorant l'impact de la guerre sur les gens ordinaires, qui souffrent également de la crise économique actuelle. Cette guerre aurait tué plus de 200 000 soldats et 30 000 civils, déplacé des millions de personnes et détruit des milliards de dollars d'infrastructures.
Les tensions entre la Russie et l'Occident s'étendent au-delà de l'Ukraine et de l'Europe. Les deux camps se sont mutuellement imposés des sanctions économiques, et cette pression mutuelle a poussé la Russie à renforcer ses liens avec la Chine et d'autres pays d'Asie et du Moyen-Orient, alors que la concurrence pour l'influence économique dans diverses régions s'intensifie. Les États-Unis, en particulier, ont imposé des sanctions au secteur énergétique russe, ce qui a largement contribué à la hausse soudaine et excessive des prix du gaz en Europe et en Amérique du Nord en 2022.
Le conflit syrien illustre bien la rivalité entre la Russie et les États-Unis, qui soutiennent respectivement le président Assad et les groupes d'opposition, exacerbant ainsi la crise humanitaire. Ils se disputent également l'influence dans l'Arctique et ses vastes réserves de pétrole et de gaz, la présence militaire croissante alimentant les craintes d'un futur conflit. En outre, les deux pays sont engagés dans un conflit de longue date concernant le traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire.
Le sabotage du gazoduc Nord Stream a déclenché une crise énergétique dans toute l'Europe, entraînant une hausse des prix du gaz et des pénuries d'approvisionnement, les travailleurs de ces États supportant l'essentiel de la charge. En conséquence, de nombreuses lois européennes imposent désormais aux ménages de baisser les températures à des moments précis, même cet hiver. La décision de la Russie de restreindre l'approvisionnement en gaz via l'Ukraine a aggravé la situation, suscitant des craintes quant à la sécurité énergétique de l'Europe.
Bien que les États-Unis continuent de nier tout rôle dans l'attentat du gazoduc Nord Stream, de nombreux experts ne sont pas convaincus. Les États-Unis ont l'habitude de s'impliquer dans de tels conflits, et l'explosion a eu un impact environnemental important. De plus, les États-Unis ont déjà utilisé l'énergie comme une arme de politique étrangère, en sanctionnant des pays producteurs de pétrole comme l'Iran et le Venezuela.