L'Étoile du Nord

Grèves dans le transport scolaire québécois

Des chauffeurs d’autobus scolaires tiennent bon face à leurs patrons entêtés

Temps de lecture:3 Minutes

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Plus d’un an après que le gouvernement québécois ait donné 112M$ aux multiples entreprises de transport scolaire pour améliorer leurs services, certaines d'entre-elles, dont Autobus Idéal et Autobus Voltigeurs, s’obstinent à empocher les montants destinés aux travailleurs.

Le 11 mars dernier à Montréal, les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs des Autobus Idéal–CSN (STTAI–CSN) ont voté à 90% en faveur de moyens de pression allant jusqu’à une grève discontinue de 14 jours afin d’obtenir l’argent qu’il leur était destiné des sommes injectées. Ce syndicat est le dernier à rejoindre le mouvement de lutte face aux patrons des services de transport scolaire ayant commencé l’automne dernier, aux côtés du Syndicat des travailleuses et travailleurs des Autobus Voltigeurs–CSN (STTAV-CSN), situé à Drummondville, qui avait pour sa part adopté à 96% un mandat de grève de sept jours le 29 janvier.

Pascal Bastarache, président du Conseil central du Cœur-du-Québec–CSN, rapporte que la situation est inacceptable pour les 38 chauffeurs des Autobus Voltigeurs: « Le salaire que verse actuellement Autobus Voltigeurs, propriété du groupe Sogesco, se retrouve parmi les plus bas du secteur du transport scolaire. Sa dernière offre équivaut à 15% d’augmentation pour certains, mais se traduit par une baisse de salaire pour d’autres. Or, l’employeur a touché plus de 20% d’augmentation de leurs contrats avec le Centre de service scolaire depuis 2021-2022 et ses salariés sont actuellement parmi les moins bien payés au Québec ».

« Alors que le salaire moyen hebdomadaire de 2022 avant la bonification du financement était de 625$, les chauffeuses et les chauffeurs sont actuellement à 442$ ». Certainement avec l’intention de finalement obtenir justice, le STTAV-CSN s’est fait accréditer pour une première fois le 31 janvier 2023.

D’autre part, Josée Dubé, présidente du Secteur transport scolaire de la Fédération des employées et employés de services publics-CSN, nous communique le mépris auquel les 165 syndiqués d’Autobus Idéal font face. « L’employeur a récemment déposé des offres ridicules qui indiquent clairement qu’il refuse de verser la part des sommes qu’il a reçues du gouvernement afin de bonifier les salaires de ses travailleuses et travailleurs. Les salariés d’Autobus Idéal sont parmi les moins bien payés sur le territoire montréalais et il est temps que ça change ».

Depuis l’attribution des nouveaux fonds en février 2023, le ministre Drainville a dû intervenir publiquement pour soutenir qu’une partie significative du montant était accordée afin d’améliorer les salaires insuffisants du secteur, qualifiant la nouvelle portion de « juste part », même s’il n’existait pas de contraintes exactes pour cet objectif.

Les syndiqués du STTAI–CSN et du STTAV-CSN espèrent rejoindre la nouvelle norme salariale mise en place dans le secteur par les autres syndicats qui ont composé le mouvement pour une juste rémunération, lequel murit depuis juin 2022 où certaines conventions collectives sont arrivées à échéance. Alors que certains d’entre eux ont obtenu des gains importants allant jusqu’à environ 25% rétroactivement pour la période 2022-2023, plusieurs autres ont réussi à obtenir grâce à leurs moyens de pression une amélioration spectaculaire de leurs avantages sociaux et prestations salariales – on retrouve jusqu’à 67% de croissance sur six ans à Québec. L’ensemble des travailleurs du transport scolaire étaient parmi les plus pauvres du Québec avant ce mouvement.

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