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La saison des incendies de forêt que tout le monde attendait en Colombie-Britannique est arrivée, avec 377 incendies actifs dans la province. 216 de ces incendies ont démarré au cours des sept derniers jours et plus de la moitié d'entre eux sont actuellement hors de contrôle, selon le BC Wildfire Service.
Joey Only luttait contre un feu de forêt près de Quesnel lorsqu'il a appris que la ville où il vit, Wells (C.-B.), était en cours d'évacuation, tout comme la ville historique de Barkerville et la région des lacs Bowron, toutes menacées par le feu de forêt d'Antler Creek, qui s'étend sur 14 000 hectares.
« Je suis plutôt stoïque à ce sujet », a déclaré à l'Étoile du Nord le pompier forestier, qui dirige également la chaîne YouTube Cariboo Weather Dude. « Parce que ça fait des années que je fais ce métier, j'ai été en guerre au fil des ans. Ma maison est pas assurée, alors si tout brûle... ça va être vraiment de la marde si je suis pas là, si je suis en train de lutter contre un incendie à Fort Nelson. »
L'incendie de forêt de 20 000 hectares de Shetland Creek, qui brûle près d'Ashcroft et de Cache Creek, a déjà détruit huit maisons et 17 structures et a entraîné l'évacuation de certains quartiers d'Ashcroft, tandis qu'une zone beaucoup plus vaste a été placée en alerte d'évacuation.
À Williams Lake, à environ une heure au sud de Quesnel, où M. Only est stationné, les incendies se sont approchés de la limite de la communauté dimanche, menaçant une station-service et d'autres bâtiments et infrastructures.
« Je disais à mon ex-femme de sortir de Williams Lake, et elle me répondait que ça allait aller, mais avec ce vent et cette chaleur, c'est encore possible que cet affaire-là se lève et se déplace aujourd'hui, peu importe combien de bombardiers ils mettront là-dessus ce soir », a déclaré M. Only, en faisant référence aux avions bombardiers d'eau utilisés pour lutter contre les incendies de forêt.
« Les gens ont un faux sentiment de sécurité à propos de certaines de ces affaires-là. Ils se disent que si les bombardiers frappent, tout ira bien, mais même si les bombardiers frappent, la situation actuelle est mauvaise. »
La combinaison d'un hiver sec, de températures élevées et de 9 000 éclairs sur une période de 48 heures le week-end dernier a enflammé la province. Après la pire saison d'incendies de forêt de l'histoire du Canada l'année dernière et une tendance générale à la hausse du nombre et de la gravité des incendies, M. Only estime que la cause sous-jacente est évidente.
« On entre dans de nouveaux paradigmes de comportement météorologique en Colombie-Britannique depuis au moins cinq à dix ans. On a eu des indices que ça arriverait avec certaines conditions météorologiques, avec l'explosion du dendroctone du pin et avec certaines autres choses, qui agissaient comme des canaris pour une mine de charbon. Mais aujourd'hui, la Colombie-Britannique a la possibilité de faire des choses sans précédent sur le plan météorologique. »
« On a atteint les 40 degrés par endroits, pendant trois semaines », ajoute-t-il. « Donc les gens ont redéfini leur standard. Mais même à Lytton et à Lillooet, 40 degrés, c'est chaud. Il y fait des fois pas mal chaud, mais ce n'est pas habituel, pas aussi longtemps, pas autant, surtout à mesure qu'on s'éloigne du 21 juin. En trois semaines, tout est passé du vert dans la région de Cariboo [en Colombie-Britannique] au jaune. »
« Ce qui se passe, c'est que les régions climatiques changent », explique M. Only. Dans le nord, le type de forêt et la végétation ne sont plus au bon endroit, et la seule chose à faire pour y remédier est de tout brûler et de laisser un nouveau type de forêt prendre le relais. »
En 2023, environ 48 000 personnes ont été évacuées et plus de 100 000 autres ont été placées en alerte d'évacuation. Des centaines de maisons ont été détruites ou endommagées et quatre pompiers ont perdu la vie.
Mais l'événement qui revient à l'esprit à chaque nouvelle alerte et évacuation est le jour où Lytton a brûlé, le 30 juin 2021, déplaçant la quasi-totalité des 250 habitants de la ville. Trois ans plus tard, seule une poignée d'habitants est revenue, seules cinq maisons ont été reconstruites et seuls 15 permis de construire ont été approuvés.
Gordon Murray, un habitant de Lytton, a déclaré à CBC News, quelques jours après l'incendie: « [Lytton] est vraiment un microcosme du changement climatique parce que nous sommes une petite communauté rurale, autochtone et à faible revenu, et nous sommes au point de mire du changement climatique. Mais ça concerne tout le monde. »