L'Étoile du Nord

Campagne syndicale dans une école de langues

De mauvaises conditions « ni justes pour nous ni pour nos étudiant »

Temps de lecture:2 Minutes

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Les enseignants d'EC English Montreal, une école de langues privée, ont formé un syndicat indépendant. La semaine dernière, leur syndicat a obtenu l'accréditation devant le Tribunal administratif du travail. Le syndicat entamera bientôt des négociations au cours desquelles il fera pression pour améliorer les conditions de travail ainsi que les conditions d'apprentissage de ses élèves.

Monique*, qui enseigne le français et l'anglais à l'EC, s'est retrouvée à la tête d'une campagne de syndicalisation des enseignants de l'école après avoir été frustrée par des problèmes d'emploi du temps à l'intérieur et à l'extérieur de la salle de classe.

Elle explique à L'Étoile du Nord qu'« au début, quand on travaille, on n'est pas vraiment sûr du nombre d'heures qu'on va avoir. Il n'était pas très clair si ces heures allaient augmenter ou diminuer ».

Pour Monique, l'un des points d'achoppement a été le temps alloué au soutien individuel que EC promet à ses étudiants. « On s'attendait à ce que nous fassions ces travaux dirigés, mais notre chef nous a dit: 'S'il vous plaît, faites-les pendant le cours.' Il faut donc trouver un moment pendant le cours où l'on doit parler à un étudiant pendant que les autres font une activité, ce qui n'est pas juste pour nous ni pour l'étudiant. »

Parmi les autres problèmes rencontrés à EC, citons les bas salaires, la saleté des salles de classe et le manque d'accès à la formation et aux ressources. Après avoir fait part de ses problèmes à la direction et n'avoir reçu aucun soutien, Monique a décidé de prendre les choses en main et de s'adresser à ses collègues:

« Je me suis dit qu'il devait y avoir quelque chose d'autre à faire pour améliorer la situation, car j'adore mon travail d'enseignante. J'ai donc rencontré un collègue qui me semblait être quelqu'un en qui je pouvais avoir confiance. Et il s'est avéré qu'il était vraiment digne de confiance ».

Monique et son collègue ont commencé à parler à leurs collègues enseignants de leurs problèmes communs sur le lieu de travail. « Je disais ouvertement: 'Ce n'est pas juste. Est-ce que vous vivez aussi cette expérience?' » Un à un, les enseignants d'EC Montréal ont commencé à signer des cartes syndicales.

Ayant obtenu l'accréditation, le syndicat se prépare maintenant à entamer des négociations. Un communiqué de presse du Syndicat Général, à laquelle les enseignants sont affiliés, décrit les revendications des enseignants comme comprenant « un salaire décent, des horaires de travail plus réguliers et de meilleure qualité, et des classes moins nombreuses ».

Monique espère que les négociations déboucheront également sur un lieu de travail plus démocratique: « Nous voulons vraiment participer au budget, et nous voulons également participer à la définition de la manière dont nous allons enseigner une langue à une personne qui vient d'un pays différent, afin de tenir compte de ses antécédents d'apprentissage, et nous voulons également tenir compte de la manière dont les ressources vont être gérées ».

Faisant écho aux sentiments des travailleurs du secteur public dans leurs récentes luttes avec le gouvernement du Québec, Monique a souligné le lien entre les conditions de travail des enseignants et les conditions d'apprentissage des élèves:

« Nous voulons que les choses s'améliorent pour eux et pour nous aussi. [...] Je pense que c'est décent. C'est raisonnable. »

*La travailleuse a demandé que son nom ne soit pas divulgué. Pour améliorer la lisibilité, un pseudonyme a été utilisé.

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