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Après une journée nationale de grève dans le secteur de l'hôtellerie le 8 août qui a vu 2 600 travailleurs en débrayage, plusieurs hôtels de Montréal ont continué le mouvement avec des journées de grève surprise. Ces journées de grève surviennent alors que la partie patronale fait la sourde oreille aux revendications des travailleurs et tarde à se présenter à la table des négociations.
Les travailleurs des hôtels Marriott Château Champlain, Hyatt Place Montréal – Downtown, Reine Elizabeth, Doubletree Montréal et Faubourg Montréal ont tous mis en action leur mandat de grève. En tout, ce sont plus de 1000 travailleurs qui ont été en grève les 9, 10 et 17 août.
« Ces grèves surprises qui s’enchaînent les unes après les autres démontrent la détermination des travailleuses et des travailleurs à se faire entendre et respecter. Ces démonstrations renouvelées de la mobilisation et de la solidarité des salariés de l’hôtellerie envoient un message clair aux employeurs : ils doivent négocier sérieusement », explique Michel Valiquette, responsable du secteur de l’hôtellerie et trésorier de la Fédération du commerce de la CSN dans une entrevue avec l'Étoile du Nord.
La demande principale de la négociation coordonnée demeure inchangée, à savoir, un rattrapage salarial de 36% sur 4 ans. Selon nos informations, dans certains hôtels, la plateforme de revendications communes n'a pas encore été abordée dans les négociations. La lenteur des négociations est en cause. Dans plusieurs hôtels, l'employeur retarde les négociations pour profiter d'une saison estivale très lucrative.
Le 12 août, les travailleurs du Reine Elizabeth se sont dotés à 95% d'un mandat de grève pouvant aller jusqu'à la grève générale illimitée. Il s'agit du premier mandat de ce type dans la présente ronde de négociation. Pour le syndicat, ce mandat est une sommation envoyée à l'employeur de se présenter à la table de négociation et de prendre au sérieux leurs demandes.
Selon Michel Valiquette, « la seule façon d’éviter les mouvements de grève et d’arriver à une résolution rapide du conflit de travail est de négocier véritablement. Les travailleuses et les travailleurs de l’hôtellerie sont déterminés à se faire respecter ».
« Avec l’employeur, c’est un pas en avant, deux pas en arrière. Il est temps qu’il démontre du sérieux à la table de négociation et qu’il favorise une résolution rapide du conflit de travail. »
La Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), qui possède l'hôtel Reine-Elizabeth, a déjà démontré sa mauvaise foi vis-à-vis du syndicat par le passé. Au mois de mai dernier, elle s'est fait ordonner par le Tribunal administratif du travail de cesser de filmer l'entrée du local syndical des employés.
La CDPQ avait fait installer plusieurs caméras dans des espaces réservés aux employés en janvier dernier.
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