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Hier, les travailleurs de Postes Canada du Grand Toronto ont manifesté devant le bureau de l'ancien bras droit de Justin Trudeau, Chrystia Freeland. Les postiers ont ainsi montré leur indignation face à la décision du gouvernement fédéral de les forcer à retourner au travail. Sous la menace de graves amendes s'ils ne se conforment pas à la loi, les postiers voulaient montrer de quel côté se trouve réellement le gouvernement fédéral.
Au milieu des chants de solidarité et du bruit des voitures qui klaxonnaient en signe de soutien, l’Étoile du Nord a pu interviewer Learie Charles, président de la section locale du STTP de Scarborough:
« Je suis ici aujourd’hui pour transmettre un message important à tous les travailleurs qui sont rassemblés ici, à savoir que nous devons nous unir dans la solidarité face à ces attaques de l’État contre nous », explique M. Charles. « Ce n’est pas seulement Postes Canada qui s’en prend aux travailleurs des postes, mais l’État tout entier. »
Après un peu plus d’un mois de piquets de grève, et après avoir promis qu’Ottawa « n’envisageait pas d’autre solution que la négociation », le ministre du Travail Steven MacKinnon a invoqué vendredi l’article 107 du Code canadien du travail, mettant ainsi fin à la grève nationale de Postes Canada.
Mark Lubinski, président de la section locale du STTP de Toronto, a qualifié cette décision de « violation des droits des travailleurs et de menace pour la démocratie canadienne » dans l’appel au rassemblement.
Les libéraux de M. Trudeau, soutenus par les néo-démocrates, n’ont eu aucun mal à mettre fin à des grèves nationales très médiatisées en adoptant des lois de retour au travail. Charles précise: « Nous, les postiers, on s’est fait imposer ce [décret de retour au travail], et les travailleurs portuaires du Québec, de Montréal et de la Colombie-Britannique, c’est la même chose. »
En plus de forcer les débardeurs à reprendre le travail en novembre, le gouvernement fédéral a également forcé les travailleurs des chemins de fer CN et CK à reprendre le travail en août. Il est intéressant de noter que ces trois ordres de retour au travail très médiatisé ont tous eu lieu dans le secteur de la logistique et du transport.
Charles poursuit: « Les riches et les puissants unissent leurs efforts pour écraser les postiers, tout comme les autres travailleurs qui se tiennent debout dans le secteur fédéral ».
Alors que les travailleurs et travailleuses de Postes Canada ont fait la promotion de leur campagne « Vers des collectivités durables » comme moyen de moderniser Postes Canada en tant que service public, Postes Canada semble avoir donné la priorité à l’enrichissement de ses cadres supérieurs et à la vente d’actifs. Interrogé sur les difficultés rencontrées dans les négociations avec Postes Canada, Charles déclare qu’ils « affrontaient le programme d’une grande entreprise, pas celui d’un service public ».
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