Amazon ferme tous ses entrepôts au Québec

Les avocats d'Amazon Canada ont annoncé ce matin dans un courriel au syndicat de l'entrepôt DXT4 à Laval qu'ils cesseraient définitivement leurs activités dans la province de Québec. Ce sont plus de 1800 travailleurs au Québec qui seront licenciés « dans les deux prochains mois ». Plusieurs centaines de livreurs, embauchés par des sous-traitants mais liés à des entrepôts spécifiques, perderont également leur emploi.

La multinationale ayant un historique controversé de mesures antisyndicales justifie sa décision drastique en affirmant « qu'il est possible d’assurer la livraison des produits [...] plus efficacement et à un moindre coût en revenant à un modèle utilisant des tierces parties ».

Les travailleurs des entrepôts ont également été informés de la fermeture ce matin lors de leur quart de travail. Wesley Marceau, vice-président du syndicat à DXT4, explique à l'Étoile du Nord: « Ils ont annoncé à tout le monde durant notre meeting du matin qu'ils allaient fermer tous les entrepôts, en disant qu'ils recherchent toujours comment mieux servir leurs employés ».

Marceau ironise « Je pense que selon eux, mieux servir leurs employés ça passe par fermer tous les entrepôts et en mettant tout le monde dehors ». Il ajoute, « J'ai pu parler à plein de mes collègues, personne ne s'y attendait. Il y a beaucoup de détresse, beaucoup d'inquiétude, mais on va être là pour eux, pis on va se battre ».

Une mesure antisyndicale

Amazon nie que la fermeture des sept sites dans la province est liée à la toute première syndicalisation d'un entrepôt du monopole l'année dernière. En revanche, l'annonce de la fermeture ayant eu lieu le matin même d'une séance de négociations avec le syndicat, Wesley Marceau n'y voit pas une coïncidence: « Je pense qu'ils ferment pour stopper le syndicat; on approchait l'arbitrage aux négociations, on avait un comité santé-sécurité très fort, et on essayait de changer la structure d'Amazon au bénéfice des travailleurs ».

« Ils essaient de faire passer un message à tous leurs travailleurs, comme quoi ils peuvent fermer n'importe quand pis ils s'en calissent de nos jobs, c'est vraiment juste une question d'argent ».