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Samedi, le 15 février, au moins 1500 personnes ont manifesté à Montréal pour protester contre la fermeture des sept entrepôts d'Amazon au Québec. Plusieurs syndicats ont défilé avec en tête la direction de la CSN et le Syndicat des travailleurs d'Amazon Laval (STTAL), accompagnés des militants d'Alliance Ouvrière et de la campagne Ici, on boycotte Amazon.
Parmi les revendications mises de l'avant par les manifestants, on retrouve: la suspension de toutes les activités de la multinationale au Québec, l'expropriation de tous les terrains et actifs de la compagnie au Québec, le remboursement de toutes les subventions publiques perçues par Amazon et un an de salaire et d'assurance pour les 4500 travailleurs licenciés.
Lors d'une intervention, Louisa Worrell, co-porte-parole de Ici, on boycotte Amazon a souligné l'appui massif du public à la campagne. « Le monde est avec les travailleurs d'Amazon. Pour chaque personne qui est ici, il y a 2000 personnes qui nous appuient. Il ne faut pas qu'on lâche. »
Elle a incité les manifestants à ne pas avoir peur de Jeff Bezos. « C'est un milliardaire qui représente une dictature économique. Il ne veut pas suivre les règles. Il veut faire à sa manière. Il ne veut pas négocier avec le syndicat. Ça, on rejette. On n'a pas peur. L'ennemi est grand. Nous, on est fort tant qu'on reste ensemble, alors, soyons unis. »
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Mme Worrell a interpelé la CAQ qui n'a toujours pris aucune mesure pour se distancer d'Amazon ou protéger les 4500 travailleurs mis à la rue:
« On veut que le gouvernement Legault respecte la volonté du peuple. On veut qu'ils les mettent dehors, Amazon. Vous voulez voler les travailleurs. Vous voulez violer leurs droits. Alors, défendons nos droits et exigeons que nos politiciens soient à la hauteur de ça. Legault, on veut de l'action! »
Finalement, elle a invité les gens à participer à la manifestation d'Ici on boycotte Amazon le 1er mars à 13h au Square Philips pour exprimer leur impatience face au gouvernement qui laisse Amazon bafouer les droits des travailleurs impunément.
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Pour sa part, Félix Trudeau, président du STTAL, insiste sur le fait que cette manifestation n'est que le début d'une large mobilisation citoyenne contre la multinationale. « On est ici pour commencer une vraie mobilisation populaire pour qu'il y ait des conséquences pour ce qu'Amazon a fait et pour continuer le mouvement démocratique des travailleurs et travailleuses. »
« Maintenant, on doit mobiliser beaucoup plus de travailleurs et travailleuses d'Amazon. On doit mobiliser le mouvement syndical et la population du Québec au complet pour faire pression sur Amazon et sur le gouvernement pour se battre pour la justice. »
Malgré l'ampleur de la tâche, le président du STTAL se dit optimiste. « Je sens l'ébullition. Je sens la volonté du mouvement syndical et de la population du Québec de se battre. Je pense que si on continue à se mobiliser et qu'on se tient debout, je pense qu'on peut accomplir de grandes choses. »
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À la fin de la manifestation, Jean-Baptiste Uguelin, un travailleur de l'entrepôt DXT4 à Laval, a pris la parole pour exprimer sa colère. « C'est un comportement de bandit lorsqu’une multinationale comme Amazon décide de fermer ses portes en pleine négociation—des négociations dans lesquelles on réclame de meilleures conditions de travail, des négociations où l'on réclame un salaire approprié à notre force de travail. »
« C'est un comportement de bandit lorsqu’une multinationale comme Amazon décide de fermer ses portes pendant qu'il laisse des centaines d'employés avec des blessures. Aujourd'hui, on est là pour dénoncer cette décision. On est là pour demander à toute la population québécoise de boycotter Amazon. »
L'appui à la campagne de boycottage de la mégacorportation et aux revendications des travailleurs licenciés continue de prendre de l'ampleur. Des organisations et syndicats à travers le Canada ont donné leur appui à la campagne, notamment à Winnipeg, Vancouver et Toronto.
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