Abonnez-vous à notre infolettre:
Près de 900 travailleurs de l'éducation de l'Alberta appartenant aux locales 3484 (Black Gold School Division) et 5543 (Parkland School Division) du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) se trouvent dans une impasse de négociation et pourraient rejoindre plus de 4 000 autres travailleurs de l'éducation d'Edmonton, de Sturgeon et de Fort McMurray qui sont déjà en grève. Les salaires constituent le principal point de désaccord dans les négociations.
Près de 1 000 travailleurs de Fort McMurray ont été les premiers à passer à l'action après avoir obtenu un mandat de grève écrasant en septembre 2024, et ont entamé des actions rotatives deux mois plus tard, en novembre. Les négociations ayant capoté sur la question des salaires, les travailleurs de Fort McMurray se sont mis en grève le 7 janvier de cette année.
Plus de 3 000 travailleurs de l'éducation à Edmonton ont rapidement suivi avec un mandat de grève de 97% obtenu en octobre 2024 et sont en grève depuis le 13 janvier, ainsi que 200 travailleurs des écoles de la Sturgeon School Division dans les petites villes proches d'Edmonton.
De nombreux travailleurs de soutien à l'éducation, notamment les assistants d'éducation, les bibliothécaires, les infirmières, les commis, les assistants administratifs, les travailleurs de l'alimentation et divers techniciens, n'ont pas connu d'augmentation salariale significative depuis une décennie, alors que l'inflation a augmenté de 33% depuis 2014. L'impasse est due en grande partie au fait que le Parti conservateur unifié (PCU) au pouvoir a imposé que les augmentations salariales ne dépassent pas 2,75%, ce qui ne couvrirait même pas l'inflation.
Les salaires ne sont pas les seuls à être à la traîne. Comme l'a expliqué Lou Arab, responsable des communications du SCFP, à l'Étoile du Nord, l'Alberta a le plus faible financement de l'éducation au Canada, malgré un surplus budgétaire prévu de 4,6 milliards de dollars pour l'année fiscale en cours. L'année dernière, le surplus budgétaire s'élevait à 2,2 milliards de dollars et les années précédentes, les surplus se chiffraient également en milliards.
![](https://etoiledunord.media/wp-content/uploads/2025/02/Screenshot-2025-02-05-at-7.02.05%E2%80%AFPM-1-1024x666.png)
« Si le gouvernement provincial ne prend pas au sérieux la tâche d'augmenter le financement des écoles, il y aura d'autres grèves en Alberta cette année scolaire », a promis M. Arab.
Loin de décourager les grévistes, la ligne dure adoptée par le PCU les a conduits à insister davantage sur leurs revendications. À la fin du mois d'octobre de l'année dernière, les travailleurs de soutien à l'éducation ont réussi à réunir près de 8 000 personnes lors d'un rassemblement devant l'Assemblée législative de l'Alberta, la plus grande démonstration de force des travailleurs de l'Alberta depuis des décennies, sous le slogan : « Cutback? Fightback! ».
Lou Arab a déclaré à l'Étoile du Nord que le soutien du public a aussi été « extraordinaire et réconfortant, en particulier de la part des parents ». Certains parents se sont joints aux piquets de grève, ainsi que de nombreux syndicats et sympathisants du public.
Le ministre des Finances du PCU, Nate Horner, s'est moqué des grévistes, affirmant à tort qu'ils ne sont que des travailleurs à temps partiel et qu'ils ne méritent pas d'augmentation de salaire. Lou Arab répond : « Il doit être agréable de pouvoir s'accorder des augmentations de salaire [...]. » « Tout le monde mérite des augmentations de salaire. »
Un comité législatif contrôlé par le PCU a commencé la nouvelle année en s'accordant une augmentation de salaire et en ajoutant 1 million de dollars au budget du caucus du PCU.
Le salaire actuel d'un membre de l'assemblée législative en Alberta est d'environ 121 000 $ avant l'augmentation, alors que les travailleurs de soutien à l'éducation peuvent gagner aussi peu que 27 000 $ et en moyenne 34 500 $, soit près de quatre fois moins que les politiciens.