Abonnez-vous à notre infolettre:
Le 25 février, les travailleurs représentés par le Conseil des syndicats d'hôpitaux de l'Ontario (OCHU) ont manifesté à l'extérieur de l'hôpital général de Guelph. Alors que les conditions de travail et la qualité des soins s'effondrent, le syndicat a demandé au gouvernement Ford et aux candidats électoraux de se concentrer sur la résolution de la crise des soins de santé publique. Ils ont exhorté le gouvernement à ne pas se concentrer uniquement sur les tarifs douaniers américains.
En 2018, le premier ministre Doug Ford a fait une promesse aux Ontariens, à des millions de patients et à des dizaines de milliers de travailleurs de la santé: il allait réparer le système de santé de la province. La crise imminente s'est finalement manifestée lors de la pandémie de COVID-19. Les fissures du système sont devenues des trous béants, et la promesse n'a pas été tenue.
L'hôpital général de Guelph, comme beaucoup d'autres dans l'Ontario, est confronté à un manque de lits, ce qui oblige le personnel hospitalier à prodiguer des soins dans les couloirs. En raison d'une pénurie d'infirmières et de préposés aux bénéficiaires, de nombreux services d'urgence ferment aujourd'hui pendant plusieurs heures, voire des jours entiers.
Le problème est particulièrement prononcé dans les zones rurales. Même lorsque les urgences sont ouvertes, le manque de médecins oblige les patients à attendre des heures avant d'être soignés.
Dans une interview accordée à L'Étoile du Nord, le président de l'OCHU, Michael Hurley, a souligné l'urgence de la situation:
« Si nous ne remédions pas à cette pénurie de personnel en conservant le personnel dont nous disposons et en recrutant des personnes pour les programmes de soins infirmiers, de médecine, de préposés aux bénéficiaires et autres, la situation va s'aggraver. En fait, les propres statistiques du gouvernement suggèrent qu'il manquera 70 000 préposés aux bénéficiaires, infirmières et infirmières auxiliaires d'ici à 2027. Si c'est le cas, on peut s'attendre à ce que les fermetures d'urgences s'aggravent ».
Pour M. Hurley, la fermeture des urgences n'est pas un problème nouveau. « Au cours des trois dernières années [...] le problème s'est transformé en une crise de fermetures répétées. » Il ajoute que « les hôpitaux de l'Ontario ont le moins de personnel et le moins de lits de tous les systèmes hospitaliers du Canada ».
« En Ontario, si nous voulons rattraper le retard en matière de chirurgie, et si nous voulons que les gens se retrouvent sur des civières dans les couloirs des hôpitaux, nous devons dépenser environ 2 milliards de dollars de plus chaque année pour les hôpitaux de l'Ontario. »

Selon le Syndicat canadien de la fonction publique, auquel appartient l'OCHU, 50 000 personnes attendent actuellement des lits de soins de longue durée et un quart de million de personnes sont inscrites sur des listes d'attente pour des opérations chirurgicales.
L'Association médicale de l'Ontario, qui représente les médecins et les étudiants en médecine, a annoncé que le nombre d'Ontariens sans médecin de famille pourrait passer de 2,5 millions à 4,4 millions d'ici l'année prochaine si le gouvernement provincial ne prend pas de mesures.
M. Hurley estime que la récente promesse électorale du gouvernement Ford en matière de santé est insuffisante:
« C'est mieux que rien, mais ce que ce gouvernement ne veut pas faire, c'est prendre en compte la croissance démographique et le vieillissement de la population sur la demande de services de santé dans ses calculs concernant les besoins en personnel supplémentaire et en financement », a-t-il fait remarquer.
« Ils ont présenté un plan quelques jours avant les élections, et lorsque l'Association médicale de l'Ontario fait remarquer que ce plan ne prend pas cela en considération, le résultat est qu'il y aura encore quelques millions de personnes sans médecins. »
Les syndicats hospitaliers demandent au gouvernement d'agir. Chaque syndicat a écrit des lettres au premier ministre et au ministre de la Santé, mais celles-ci ont été ignorées. Plutôt que de continuer à parler au mur, l'OCHU fait campagne dans toute la province pour interpeller le public.
Pour M. Hurley, il s'agit de « traiter les problèmes liés à la charge de travail de manière constructive et dans l'intérêt des patients ».
« Plus d'infirmières signifient de meilleurs soins, moins d'erreurs médicales, moins de décès », a-t-il ajouté.
Au-delà de l'appel à élire un gouvernement réactif, M. Hurley invite les gens à envisager d'adhérer à la Coalition ontarienne de la santé, une organisation qui lutte pour des soins de santé de haute qualité en Ontario. Comme l'ont fait les syndicats, il estime que le public devrait montrer aux travailleurs de la santé qu'il se soucie d'eux par des actions de solidarité et des manifestations ouvertes de soutien.