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Bravant un froid intense, plus d'une centaine de personnes se sont présentées aux portes de l'entrepôt DXT4 d'Amazon à Laval, mercredi 5 février. Les manifestants se sont rassemblés pour exprimer leur soutien aux milliers de travailleurs qui perdent leur emploi en raison de la décision très critiquée de la multinationale de fermer tous ses entrepôts au Québec.
La manifestation était organisée par la STTAL-CSN, qui représente les travailleurs, et le mouvement « Ici on boycotte Amazon ». Divers syndicats et organisations communautaires du Québec, ainsi que des travailleurs d'Amazon provenant de différents entrepôts de la région métropolitaine de Montréal, ont participé à l'événement.
L'énergie à l'extérieur de l'entrepôt était électrique. Les chants « Boycott Amazon » se mêlaient aux coups de klaxon des véhicules qui passaient, tandis que la foule marchait autour de l'entrepôt. Les manifestants ont marché jusqu'à l'entrée des employés où André-Philippe Doré, porte-parole du mouvement « Ici, on boycotte Amazon », a prononcé un discours.
M. Doré a ensuite expliqué à L'Étoile du Nord l'importance d'organiser cette action à l'extérieur de l'entrepôt de DXT4:
« On est ici parce que DXT4, c'est le premier entrepôt Amazone syndiqué au Canada. C'est aussi le premier entrepôt en Amérique du Nord à avoir une majorité qui a été accrédité, un syndicat direct sans vote. C'est un syndicat qui a vécu une syndication historique, et c'est à cause de ça qu'ils ont décidé de fermer tous les entrepôts au Québec. Fait que surtout, c'est symbolique de faire ça devant DXT4. C'est un peu celui qui a brassé à la cage en premier à Bezos. »
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Félix Trudeau, président de la STTAL-CSN, est d'accord pour dire que la campagne de syndicalisation est à l'origine des fermetures à l'échelle de la province.
« On est pas stupide! On comprend qu'Amazon, il fait ça parce qu'il veut casser le mouvement démocratique des travailleurs et travailleuses », a déclaré M. Trudeau à la foule rassemblée. « On comprend qu'Amazon fait ça parce qu'il s'attaque à un peuple québécois au travers du Québec pour essayer de nous dire comment vivre, c'est quoi nos lois, et comment il veut nous écraser. On ne va pas se mentir. Les prochains mois seront pas faciles, mais câlisse, on va pas s'aplatir! »
M. Trudeau a ajouté: « Une compagnie ne peut pas venir au Québec blesser des centaines de travailleurs sur quatre, cinq ans, pis partir comme un bandit avec notre argent sans qu'il y ait de compensation juste pour les travailleurs et travailleurs. Là, on sait en ce moment que les travailleurs directs d'Amazon vont avoir de 10 à 14 semaines de compensation. On a aucune idée de ce qui se passe avec les sous-traitants. Les sous-traitants pour autant qu'on sache, ils vont recevoir zéro cennes quand ils vont être licenciés. Ça, ça'a pas d'allure. Il faut se battre pour eux. Il faut se battre pour elles. »
4 500 travailleurs sont concernés par les fermetures, dont plus de 1 700 employés d'entrepôts, ainsi que les chauffeurs, les agents de maintenance, les techniciens et les sous-traitants qui travaillent indirectement pour Amazon.
« Non seulement on demande une compensation, mais on demande des conséquences pour Amazon », s'est exclamé M. Trudeau, sous les acclamations et les applaudissements.
« On veut qu'il y ait plus d'affaires avec Amazon au Québec. Ça'a pas d'allure de faire de l'argent ici. Pis non seulement d'avoir des contrats, mais de recevoir des subventions, des tarifs préférentiels pour l'électricité, de notre argent, l'argent de la classe ouvrière. On veut que le gouvernement, fédéral et provincial, coupe ses liens avec Amazon, et on veut que les centaines de millions de dollars qui ont été donnés à la multinationale soient rendus au peuple. »
La campagne « Ici on boycotte Amazon » demande aux Québécois de se désinvestir des services d'Amazon. Mais M. Doré estime que le mouvement de boycott doit être poussé plus loin afin de soutenir les travailleurs qui luttent pour de meilleures conditions à l'intérieur des entrepôts.
« Je pense que les deux luttes fittent ensemble », déclare-t-il. « Il faut justement que les gens aillent sur la ligne de piquetage des licenciés, qui vont avoir lieu du 9 au 12 [février], minimum, du 8 heures du matin à 13 heures. Avoir des gens là, qui vont en solidarité, est un step de plus que le boycott. C'est-à-dire, nous ensemble, autant à I'intérieur du milieu de travail qu'à l'extérieur, on lutte du même côté pour le même but. »
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