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Hier après-midi, des membres de l'organisation Alliance Ouvrière ont occupé un entrepôt d'Intelcom dans le quartier Anjou à Montréal. Ils protestaient contre la complicité de l'entreprise de logistique dans les fermetures d'Amazon au Québec. Intelcom est un sous-traitant d'Amazon et devrait prendre en charge la plupart des livraisons dans la province une fois qu'Amazon aura mis fin à ses activités.
L'occupation a eu lieu le lendemain de la fermeture par Amazon de trois de ses entrepôts au Québec, dont l'entrepôt de Laval qui était le seul au Canada à avoir réussi à se syndiquer. Benoît Dumais, porte-parole de l'Alliance Ouvrière, a déclaré à L'Étoile du Nord: « Avec les fermetures et tout ça, on organise des manifestations. On organise la mobilisation des travailleurs, mais on veut aussi montrer qu'il va y avoir des occupations. Il va y avoir des actions de ce type-là parce qu'on ne va pas accepter une fermeture sauvage comme ça. »
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L'occupation a duré moins d'une heure. Les membres d'Alliance Ouvrière ont discuté avec les travailleurs, posé des questions sur leurs conditions de travail et crié des slogans tels que « Ils coupent nos jobs, on bloque leur shop! » et « Travailleurs unis contre Amazon et son mépris! ».
M. Dumais estime que l'action a été un succès: « On a eu beaucoup de travailleurs qui sont venus nous poser des questions, on a eu des bonnes discussions avec eux, beaucoup de solidarité. D'autres travailleurs étaient un peu confus, mais c'est sûr qu'il y a beaucoup de gens qui ont applaudi avec nous. »
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Il poursuit: « Pourquoi Intelcom? C'est pour mettre de l'avant le fait qu'Amazon dit qu'il ferme ses entrepôts au Québec, mais il n'arrête pas d'opérer au Québec, il continue les livraisons. »
Intelcom, dont le siège social est situé à Montréal, est en activité depuis 1986. Jean-Sébastien Joly, frère de la ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly, est devenu le PDG de l'entreprise en 2015. L'entreprise a commencé à travailler en tant que sous-traitant pour Amazon la même année.
Intelcom a fait l'objet de plaintes en justice en Ontario pour des conditions de travail dangereuses pour les chauffeurs. L'année dernière, ses livreurs de l'Okanagan se sont mis en grève en raison de conditions de travail dangereuses.
Alors qu'Amazon passe à la sous-traitance totale de ses opérations au Québec, Intelcom devrait prendre en charge la majeure partie de ses commandes. M. Dumais explique: « De plus en plus, Intelcom devient une compagnie qui ne fait que livrer du Amazon dans les régions du Québec à Montréal également. » Les journalistes de l'Étoile du Nord ont observé des centaines de colis majoritairement Amazon sur les étagères de l'entrepôt d'Anjou.
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« Là déjà on a vu des citoyens qui ont poursuivi Amazon, parce qu'ils sont abonnés à Prime, puis là il n'y a plus de livraison en 24 heures avec la fermeture des entrepôts. Je pense que ça va durer une certaine période de temps. Je pense qu'Amazon va donner beaucoup d'argent à Intelcom, des contrats pour qu'Intelcom investisse pour avoir d'autres entrepôts, puis éventuellement revenir à ce qu'Amazon avait au Québec dans peut-être un an ou deux. », a supposé M. Dumais.
En fermant ses sept entrepôts au Québec, Amazon laisse 4 700 travailleurs sans emploi, dévastant ainsi des familles et des communautés entières. Félix Trudeau, président du syndicat des travailleurs d'Amazon à Laval, a qualifié cette décision de « terrorisme envers la classe ouvrière ». M. Dumais a exprimé un sentiment similaire:
« Ils ont contourné le droit du travail. Ils contournent les travailleurs qui se mobilisent pour retomber sur des sous-traitants qui ont des conditions de travail tout aussi misérables qu'Amazon. Il essaie vraiment de s'en sortir, puis nous on va envoyer un message comme quoi on ne va pas leur laisser s'en sortir comme ça. »
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Benoît Dumais encourage les gens à s'impliquer dans la campagne de boycott qui s'est formée en réponse aux fermetures d'entrepôts. Il a dirigé les personnes intéressées vers les pages Facebook et Instagram « Ici, on boycotte Amazon ». « Il y a du tractage, de l'affichage qui se fait chaque jour, il y a des actions, des manifestations qui vont se faire chaque semaine », a-t-il ajouté.
« Puis à Alliance Ouvriere aussi, nous on va faire des actions intersyndicales. On va rallier des syndicats pour faire des actions un peu plus militantes, pour protester, pour faire pression contre le gouvernement, pour que le gouvernement intervienne et réponde aux demandes des travailleurs. »
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