Dix ans de Justin Trudeau au poste de Premier ministre ont pris fin, et son remplaçant, Mark Carney, a déclenché des élections anticipées printanières, la veille de la rentrée parlementaire. Les Canadiens se rendront aux urnes le 28 avril, soit dans 36 jours, la campagne la plus courte possible selon la loi.
Les Canadiens peuvent s'attendre à choisir entre l'ennemi juré de Justin Trudeau, l'agressif conservateur Pierre Poilievre, ou le banquier du Forum économique mondial, Mark « Carney le dinosaure » Carney. Alors que l'on prévoyait initialement que M. Poilievre et le Parti conservateur obtiendraient une forte majorité au Parlement, les récents sondages montrent que le Parti libéral a rattrapé son retard et que les deux partis sont désormais au coude-à-coude.
Les Québécois auront également l'occasion de voter pour le Bloc Québécois, le porte-parole politique du gouvernement en place dans la province. Jusqu'à preuve du contraire, le Bloc est la troisième force politique du Canada. Enfin, le Nouveau Parti Démocratique et les Verts sont projetés loin derrière les deux partis principaux. Ils obtiendraient respectivement sept et deux sièges, selon 338Canada.
Le NPD tente maintenant de se différencier des libéraux en courtisant le vote de la classe ouvrière, tout comme le fait Poilievre. Un peu plus de cinq mois après avoir déchiré leur entente avec les libéraux pour mettre fin à plusieurs années de collaboration, il est difficile de croire que le NPD est complètement réformé et que la classe ouvrière est désormais au centre de son orientation.
L'élection aura lieu alors que les États-Unis renforcent leur mainmise sur l'économie canadienne en imposant des droits de douane sur les matières premières et les exportations d'énergie du Canada.
Les deux principaux candidats se présentent comme capables de tenir tête aux États-Unis et de répliquer. Cependant, tant les libéraux que les conservateurs ont historiquement soutenu les politiques de libre-échange qui ont enrichi l'oligarchie des ressources et de l'industrie manufacturière au prix d'une baisse du niveau de vie et de perte d'emplois des deux côtés de la frontière.