L'Étoile du Nord

Fermeture des entrepôts d’Amazon au Québec

Des syndiqués d’Amazon s’invitent à un colloque de la CNESST

« Amazon ne respecte pas la loi sur les indemnités de licenciement! », lance Félix Trudeau, président du syndicat d'Amazon Laval, sur le parvis du Palais des Congrès de Montréal. Ce midi, celui-ci et quelques militants du syndicat et de la campagne de boycott d'Amazon sont allés s'imposer à un colloque médical de la CNESST pour informer les fonctionnaires de ce qu'ils dénoncent comme une « grave injustice ».

La Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail est l'organisme qui est sensé de faire respecter la loi qui garanti des indemnités en cas de licenciement collectif. Mais, selon M. Trudeau, « des centaines de chauffeurs ne reçoivent aucunes indemnités de licenciement. »

Vers 11h45, les militants syndicaux sont allés près de la sortie de la salle dans laquelle se tenait l’événement. Alors que les fonctionnaires ont commencé à sortir pour aller dîner, les militants ont distribué des dépliants expliquant leur situation tout en les encourageant à demander une enquête sur leur situation.

La plupart de ceux qui ont reçu le dépliant avaient l’air très intéressés et quelques-uns ont pu échanger avec les militants. Toutefois, les organisateurs et la sécurité sont intervenus rapidement pour empêcher les militants de partager leurs problèmes. Des agents les ont escortés jusqu’à la sortie.

Le président du syndicat a expliqué à l’Étoile du Nord que « Amazon utilise ses compagnies sous-traitantes [qui embauchent les chauffeurs] pour camoufler le véritable nombre d’employés licenciés. La multinationale américaine espère par cette arnaque éviter de nous payer tout l’argent qu’elle nous doit. La CNESST doit enquêter sur le nombre véritable d’employés dans tous les entrepôts qu’Amazon au Québec. »

« Nous avons commencé à déposer massivement des plaintes à la commission pour ce bris de nos droits », ajoute-t-il. « Nous demandons à la CNESST de traiter ces plaintes en priorité et de les traiter collectivement. Il faut reconnaitre les 4700 licenciements d’Amazon pour ce qu’ils sont: une crise sociale qui demande une réponse rapide et proportionnelle. »

Les travailleurs d’Amazon, syndiqués et non-syndiqués, multiplient les actions depuis l’annonce de la fermeture de tous les entrepôts au Québec. Ils exigent des compensations d’une année de salaire avec bénéfice et qu’Amazon rembourse l’entièreté de l’argent public qu’elle a reçu. Ils dénoncent l’attaque du géant comme une attaque à l’ensemble de la classe ouvrière québécoise.

M. Trudeau conclut: « le droit d’association est un droit fondamental. Visiblement, Amazon ne le reconnaît pas, et le gouvernement non plus. Nous avons le droit de nous battre pour de meilleures conditions, et s’ils ne veulent pas nous l’accorder, nous le prendrons nous-mêmes. »

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