L'Étoile du Nord

Génocide à Gaza

Les étudiants de l’Université de C.-B. accentuent la pression

Le 15 mars, les étudiants et le personnel de l'Université de la Colombie-Britannique (UBC) ont lancé une grève de la faim pour protester contre le blocage des négociations de désinvestissement par l'administration. Deux jours plus tard, 7 000 étudiants ont voté en faveur d'une grève pour faire pression sur leur université afin qu'elle adopte leurs revendications. Cette action intervient au moment où Israël annule unilatéralement le cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

UBC Divest, l'organisation à l'origine de ces actions, est une coalition composée d'étudiants, de membres du personnel, d'enseignants et d'anciens étudiants. Ils se sont rassemblés pour faire pression sur l'UBC afin qu'elle cesse d'investir dans des entreprises complices du génocide et du nettoyage ethnique et qu'elle coupe ses liens avec les universités israéliennes qui contribuent à l'oppression des Palestiniens. 

Les résultats du vote en faveur de la grève étaient de 76%, avec un taux de participation de 19% de la population étudiante. À titre de comparaison, seuls 17% des plus de 60 000 étudiants de l'UBC ont voté lors des dernières élections générales du syndicat étudiant. Frank*, organisateur à l'UBC, a souligné la nature de cette victoire: « un succès vraiment retentissant, extrêmement fort ».

« C'est le résultat de tout le travail accompli par les membres du mouvement au sein du corps étudiant. C'est un point culminant qui montre que, oui, les étudiants n'acceptent pas l'investissement dans le génocide ». 

Ce n'est pas la première fois que les étudiants sont appelés à voter sur une motion de boycottage, de désinvestissement et de sanction. Entre 2017 et 2022, deux tentatives de vote ont été bloquées par l'administration, et une motion adoptée a été totalement ignorée. C'est le début du génocide en 2023 et cette attitude qui ont forcé les étudiants à établir un camp pendant 71 jours l'année dernière, obligeant l'administration à négocier avec eux.

Source: Page X/Twitter de Nikkei Vancouver for Justice

Trois étudiants de l'UBC ont entamé une grève de la faim complète depuis une semaine, et au moins deux autres y participent partiellement. Les grèves de la faim sont utilisées depuis longtemps dans la lutte palestinienne et dans d'autres mouvements de libération en Irlande et en Inde. Bien qu'elle soit extrême, May Lim*, étudiante diplômée, estime qu'il s'agit d'un « petit pas par rapport à la famine forcée et à la privation de fournitures médicales, de logement, d'eau, d'électricité, de tout pour les Palestiniens de Gaza ».

Frank a détaillé les demandes des étudiants:

  • Désinvestissement: L'UBC doit retirer 26 millions de dollars d'investissements—provenant de fabricants d'armes et d'entreprises profitant des terres palestiniennes contestées—ce qui représente 1,1% de son capital.
  • Boycottage académique: l'université doit couper les liens avec des institutions israéliennes comme l'Université de Tel Aviv, le Technion et l'Université hébraïque, et mettre fin aux programmes liés aux fouilles sur les terres palestiniennes.
  • Condamnation: L'UBC est invitée à dénoncer ouvertement ce que les étudiants décrivent comme un génocide et la suppression académique des Palestiniens.
  • Réaffirmation: L'institution devrait reconnaître publiquement les droits des Palestiniens à la résistance et au retour en vertu du droit international.
  • Sécurité du campus: Les étudiants demandent que la police quitte le campus, critiquant le rôle de la GRC dans le ciblage des Palestiniens et des groupes marginalisés lors des manifestations.
Source de l'image: Page X/Twitter de UBC Divestment For Palestine

« Nous avons assisté à une répression importante à l'encontre des enseignants, des professeurs et du personnel qui se sont exprimés en faveur de la Palestine », a déclaré Frank, évoquant de multiples campagnes de diffamation et des licenciements injustifiés. « C'est un moment crucial pour la liberté académique dans son ensemble que les enseignants aient la possibilité de s'exprimer sur la Palestine, le génocide et les violations des droits de l'homme au niveau international. »

« Compte tenu des nouvelles horribles concernant les nouveaux bombardements atroces à Gaza, l'apartheid et le bombardement continu du Yémen, nous sommes convaincus que nous devons être encore plus déterminés à faire pression sur l'Israël pour qu'elle ne puisse plus agir en toute impunité, » déclare May Lim.

La grève de la faim se poursuit et la grève étudiante est prévue pour les 24 et 25 mars afin de s'aligner sur les grèves étudiantes pour la Palestine au Québec. En plus d'aligner les manifestations étudiantes au niveau national, le temps choisi permettra de faire monter la pression sur le campus jusqu'à son paroxysme avant la prochaine réunion du Conseil d'administration, le 28 mars.

*Les étudiants interrogés ont préféré utiliser des pseudonymes par crainte de représailles de la part de l'administration du campus et de la GRC.

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