L'Étoile du Nord

4500 ouvriers au chômage à Windsor

Mises à pied massives dans une usine automobile—la guerre commerciale en cause?

Quatre mille cinq cents ouvriers de l’automobile sont en chômage temporaire chez Stellantis à Windsor (Ontario), après la fermeture de l’usine d’assemblage le 5 mai pour sept jours. Cette pause pourrait être liée aux tarifs douaniers imposés dans la guerre commerciale entre politiciens et oligarques des États-Unis et du Canada.

Le 6 mai, la direction a annoncé qu'elle réduirait les équipes de production pour une période de 12 semaines. Cela se traduira par plusieurs semaines d'arrêts complets, certaines semaines avec une seule équipe et d'autres semaines de pleine production. Stellantis a également annoncé des fermetures dans ses usines de Warren (Michigan) et du Mexique au même moment. 

L'usine de Windsor produit la Chrysler Pacifica et la Dodge Charger électrique. Comme les autres constructeurs automobiles au Canada, Stellantis est touchée par les droits de douane de 25% imposés par Donald Trump sur les voitures achevées qui entrent aux États-Unis à partir du 3 avril. 

Ces droits de douane ont déclenché une fermeture immédiate de deux semaines dans les usines de Stellantis dès qu'ils ont été annoncés. En plus des 4 500 travailleurs de l'usine d'assemblage de Windsor, la fermeture d'avril touche jusqu'à 12 000 autres travailleurs des deux côtés de la frontière dans les installations qui approvisionnent les usines de Windsor et de Warren. 

Actuellement, Stellantis nie que les 12 semaines de réduction de la production qui viennent d'être annoncées soient liées aux droits de douane. Toutefois, le syndicat estime qu'il y a un lien direct. L'entreprise a également informé le syndicat que l'ajout d'un troisième quart de travail à l'usine d'assemblage de Windsor, prévu pour 2025, sera reporté à 2026.

James Stewart, président de la section locale 444 d'Unifor, a déclaré par le passé que les conséquences d'une fermeture seraient dévastatrices pour les travailleurs de l'industrie automobile. À présent, les travailleurs doivent faire face à 12 semaines de salaires réduits en raison des fermetures. Le syndicat a rappelé que ce type de fermeture peut affecter l'ensemble de l'industrie, tant au Canada qu'aux États-Unis, et pourrait entraîner une hausse de l'inflation, une baisse des ventes et des pertes d'emplois, déclenchant ainsi une récession.

Le directeur financier de Stellantis, Doug Ostermann, a déclaré lors d'une conférence téléphonique que Stellantis envisageait de transférer sa production aux États-Unis pour éviter de payer les droits de douane. Pendant ce temps, la section locale 444 d'Unifor à Windsor organise des soupers de discussion pour ses travailleurs sur le commerce, les tarifs douaniers de Trump et la réponse du syndicat.

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