Alors qu'Amazon enregistre des bénéfices colossaux lors de sa promotion annuelle « Prime Day », des employés licenciés se sont rassemblés devant le ministère de l'Emploi du Québec avec un message pour le gouvernement provincial: il est grand temps de défendre les travailleurs.
Le rassemblement du 8 juillet à Montréal inclut des discours du Centre des travailleurs immigrants, du Syndicat des travailleuses et travailleurs d'Amazon de Laval et du Mouvement Action-Chômage. Ils ont appelé le gouvernement du Québec à rencontrer les travailleurs concernés et à prendre des mesures pour exiger qu'Amazon soit tenu responsable de ses actes.
D'anciens travailleurs d'Amazon et des employés actuels d'Intelcom, le principal sous-traitant d'Amazon dans la province, se sont également adressés aux médias. Ils affirment qu'Amazon n'a pas respecté ses obligations en matière d'indemnités de licenciement et de requalification professionnelle après avoir soudainement fermé ses entrepôts dans la province en janvier, laissant plus de 4 000 personnes sans emploi.
Un porte-parole d'Amazon a déclaré que la multinationale « travaille avec une société de ressources humaines de confiance qui fournit des services de reclassification à nos anciens employés au Québec ». Mostafa Henaway, organisateur au Centre des travailleurs immigrés, a souligné que la société en question, LHH, n'opère pas au Québec.
Selon Félix Trudeau, président du syndicat des travailleurs d'Amazon à Laval, certains travailleurs n'ont toujours pas reçu jusqu'à 10 semaines d'indemnités de licenciement prévues par la loi. Une plainte est également en cours auprès de l'organisme provincial de réglementation des normes du travail afin d'étendre les protections aux employés sous-traitants tels que les chauffeurs et les agents de sécurité. Ces travailleurs n'ont rien reçu lorsque leurs contrats ont été annulés.

Andy Remarais, ancien employé de l'entrepôt YUL5 d'Amazon à Longueuil, a décrit l'expérience frustrante qu'il a vécue en essayant d'obtenir une réponse du gouvernement:
« On a essayé d'envoyer des courriels, on a essayé de le voir, de le rencontrer, d'avoir rendez-vous avec le ministre du Travail. Jamais une réponse. On avait une invitation officielle d'aller à l'Assemblée nationale. On nous a barré la porte à l'entrée. Donc, on ne pouvait pas revendiquer nos droits ou demander de l'aide de la part du gouvernement. »
Il a appelé le gouvernement à retirer ses subventions à la multinationale américaine et à utiliser ses ressources pour aider les travailleurs à la place.
« La situation actuelle, c'est que c'est dur de trouver un emploi à Montréal. La situation économique est assez difficile », explique M. Trudeau. « Tout le monde est vraiment déçu de la réponse du gouvernement, en fait de l'absence totale d'action de la part du gouvernement. On a vraiment vu que le gouvernement du Québec nous a abandonnés suite au licenciement. »
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