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De nombreuses manifestations ont eu lieu dans des villes de tout le Canada le 1er mai pour commémorer la Journée internationale des travailleurs. Les manifestants avaient notamment à l'esprit l'inflation, la stagnation des salaires et les conflits de travail. L'Étoile du Nord a assisté à plusieurs de ces rassemblements pour entendre ce que les manifestants avaient à dire.
Montréal:
À Montréal, plusieurs milliers de personnes ont défilé dans les rues de Verdun pour commémorer la journée internationale des travailleurs. L'enjeu central de la marche: l'inflation qui frappe de plein fouet les travailleurs du pays. Parmis les syndicats présents à la marche, une mention spéciale est accordée lors des discours aux travailleurs actuellement en conflit de travail, notamment à la SQDC et au Cimetière Notre-Dame-Des-Neiges.
Interrogé sur la manière dont les luttes des travailleurs au Québec ont été couvertes par les médias traditionnels, Luc Bisson, président du SCFP de Montréal, a déclaré:
«Les médias sont collés sur le patronat, très respectueusement. On voit la vérité, les médias sont beaucoup trop centrés vers le patronal. Ces gens là sont là pour faire un spectacle. La réalité des travailleurs, ils ne la connaissent pas. Ils ont toujours été soit impliqués en politique, soit impliqués dans le patronat.»
Gatineau:
À Gatineau, un important regroupement des grands syndicats et organismes communautaires ont aussi manifesté. Les discours portaient surtout sur l'inflation, l'ingérence gouvernementale, la privatisation et la démocratie ouvrière. L'atmosphère était festive mais militante étant donné les nombreuses grèves déclenchées dans la région cette année.
La Journée internationale des travailleurs au Québec a également marqué le jour où le salaire minimum a augmenté d'un dollar, passant de 14,25$ à 15,25$, une augmentation qui n'impressionne guère David Clément, représentant du syndicat des travailleurs de la SQDC :
«On a un ministre du Travail qui est fier d'avoir fait passer le salaire minimum à 15,25$. C'est quand la dernière fois qu'il a vécu à 15.25$ et qu'il n'était pas capable de payer son épicerie, pas être capable de payer son logement puis à se dire "Criss, j'arriverai jamais comme ça."
Ontario:
Malgré le temps couvert et la pluie, des rassemblements ont eu lieu dans plusieurs villes de l'Ontario, dont Toronto, London, Guelph et Hamilton.
«L'année dernière, pour la première fois, les syndicats de la province ont proclamé le 1er mai Journée internationale des travailleurs et ont commencé à organiser des célébrations dans toute la province l'année dernière. Cette année encore, les travailleurs se mobilisent et revendiquent cette journée.», déclare Janice Folk-Dawson, vice-présidente de la Fédération du travail de l'Ontario.
La Journée internationale des travailleurs en Ontario a pris une tournure sombre cette année, car il a été récemment révélé que depuis le début de l'année, un travailleur par semaine est mort sur son lieu de travail dans la province. M. Dawson a déclaré à North Star : «Le droit de refuser un travail dangereux est l'un des outils dont disposent les travailleurs pour s'assurer qu'ils rentrent chez eux à la fin de la journée».
Vancouver:
Le rassemblement de Vancouver a réuni environ 150 activistes et travailleurs devant l'hôtel de ville, un lieu choisi pour protester contre l'abandon par le nouveau conseil municipal des directives sur le salaire de subsistance pour les employés de la ville.
Un orateur a souligné l'impact de la crise des opioïdes en Colombie-Britannique sur la classe ouvrière, avec plus de 10 000 décès par overdose depuis 2016, dont plus de 50% sont des personnes travaillant dans le secteur de la construction et des métiers.
Stephen von Sychowski, président du Vancouver & District Labour Committee, affirme qu'il n'y a pas que des mauvaises nouvelles en ce 1er mai. «Il y a de bonnes nouvelles aujourd'hui, tant au Canada qu'aux États-Unis. Nous constatons que les syndicats bénéficient d'un soutien accru et qu'il y a plus de syndicalisation ici en Colombie-Britannique... Il est beaucoup plus facile qu'auparavant de se syndiquer, et de plus en plus de travailleurs en profitent. Les baristas, les travailleurs du commerce de détail, les concierges et bien d'autres encore signent des cartes syndicales et se préparent à négocier collectivement pour obtenir un accord plus équitable avec leur employeur.»