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Grève des employés de la BAnQ

« C’est comme si on s’appauvrissait en travaillant ici »

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Les employés de Bibliothèques et Archives Nationales du Québec ont terminé samedi cinq jours de grève. Cela fait près de 3 ans que leur convention collective est échue et plus de 5 ans qu'ils n'ont pas reçu d'augmentation salariale. En plus de meilleures conditions de travail, ceux-ci revendiquent un salaire qui se rapproche plus de ceux des autres bibliothèques du Québec, où les employés y sont parfois payés plus de 10 000$ de plus qu'à la BAnQ, explique Sylviane Cossette, présidente du STTU-BAnQ-CSN, le syndicat les représentant.

Celle-ci poursuit: « On a nos comparables qui sont les bibliothèques de la ville, les universités, les cégeps, et eux sont payés, souvent, plus cher. [...] et comme on est une institution nationale, les autres organismes se réfèrent à nous, mais ils sont mieux payés que nous. Au bout d’un moment, il y a une certaine incohérence. »  En effet, un employé de la BAnQ peut s'attendre à faire environ 33 000$ par année, alors que les employés de bibliothèques municipales se voient offrir jusqu'à 49 000$ par année­.

En raison de la stagnation de leurs salaires dans les dernières années, l'inflation frappe particulièrement les employés de la BAnQ « Notre pouvoir d’achat a beaucoup baissé », explique Mélissa Boutet, employée de la Grande Bibliothèque de Montréal. « Les gens après ça ils perdent un peu la passion de travailler », poursuit Sylviane Cossette.

La grève de 5 jours ayant interrompu une grande partie des services de 13 succursales de la BAnQ faisait partie d'une banque de 10 jours de grève votée à 94% par les membres du syndicat lors d'une assemblée générale tenue le 16 janvier dernier.  « On est déjà prêts, on a déjà un plan d'action pour utiliser les 5 jours qu’il nous reste si jamais ça n'avance pas » reprend la présidente du syndicat représentant 350 employés.

Celle-ci ajoute « On sent quand même que ça a débloqué quelque chose en table de négo les cinq jours qu'on vient de faire. »  Les employés de la BAnQ se disent cependant déterminés à ne pas accepter une offre qui n'est pas à la hauteur des défis que représente l'inflation « On mérite un salaire à notre juste valeur, finalement. »

La présidente fait aussi valoir le rôle important de Bibliothèques et Archives nationales du Québec pour le patrimoine culturel de la province: « On veut que les gens réalisent aussi cette importance qu’on a, qu’on est indispensables pour l’institution, parce que justement on est les gardiens de cette culture et de cette histoire-là. »  Selon elle, plusieurs employés restent à la BAnQ par amour de l'institution et de sa mission, mais cela représente un sacrifice pour ces travailleurs qui voient leur salaire réel diminuer avec l'inflation qui explose.

Elle termine en remerciant les usagers et les usagères des bibliothèques et centres d'archives qui les ont appuyés dans leur lutte « Si les gens veulent continuer de nous encourager, ils peuvent partager nos revendications sur les médias sociaux, peuvent carrément écrire sur la page de BAnQ pour nous dire qu’ils nous soutiennent ».

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