L'Étoile du Nord

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Aperçu des logements « supervisés »

« C’est le genre de logement qui change les gens pour le pire »

Temps de lecture:2 Minute

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D'après leur nom, les logements supervisés en Colombie-Britannique offrent un logement subventionné et un "soutien" aux personnes ayant des problèmes de santé mentale ou de dépendance. Mais la réalité de ces immeubles est tout autre: surveillance, négligence, expulsions sans motif.

L'Étoile du Nord s'est entretenue avec Nicole, résidente de logements supervisés à New Westminster, en Colombie-Britannique. "Au cours des deux derniers mois, six personnes ont été évincées pour des raisons bidons, et il y en a eu d'autres avant cela. Nos logements sont couverts par la loi sur la location résidentielle, mais les organismes qui gèrent les immeubles font ce qu'ils veulent."

"Nous n'avons eu droit à aucun visiteur pendant les 12 premiers mois du COVID." Elle a ajouté : "La porte d'entrée est verrouillée, je dois sonner pour entrer et il y a des caméras partout. Ma santé mentale est bien pire depuis que j'ai emménagé ici il y a deux ans."

Nicole s'est fait dire par un administrateur que " 'ce n'est pas un logement, c'est un programme. Si tu ne respectes pas le programme, tu vas être renvoyé' - ils veulent dire qu'ils vont t'évincer." 

"C'est la faute au gouvernement. Ils ne sont pas préoccupés par l'itinérance, ils veulent faire de l'argent. C'est une question d'économie. Et la solution est d'arrêter d'entreposer les sans-abri dans des logements sociaux. Donnez-nous des logements abordables. Nous n'avons pas besoin de votre support".

BC Housing passe des contrats avec des organismes sans but lucratif pour gérer les immeubles de logements supervisés. Nicole dit que le personnel n'est pas formé pour soutenir les personnes en crise. « Le personnel n'est pas autorisé à administrer du Naloxone sans appeler un superviseur. Parfois, ils parlent à un superviseur dans un bâtiment complètement différent. »

L'année dernière, une femme de 22 ans a été en détresse pendant plusieurs jours dans sa chambre. Les locataires ont demandé à plusieurs reprises au personnel d'aller voir comment elle allait. Elle a finalement fait une overdose toute seule. "L'association à but non lucratif ne pense qu'à la surveillance et au contrôle. Mais quand les gens ont besoin de soutien et d'aide, ils ignorent les problèmes ou ne peuvent pas les gérer."

"Ça me rappelle les écoles résidentielles. Ils pensent que nous ne sommes pas civilisés, que nous sommes impurs. Ils disent que nous avons des besoins élevés et que nous devons être aidés pour pouvoir conserver un logement. En réalité, c'est une prison, un entrepôt de personnes sous surveillance constante."

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