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Début novembre, la première ministre du Manitoba, Heather Stefanson, a parlé de l'inefficacité des sites de consommation sécuritaire supervisés en faisant référence à des "sites de consommation sécuritaire en Californie" inexistants. Le même mois, la ministre de la santé mentale et du bien-être communautaire (MHCW), Sarah Guillemard, a menti en affirmant qu'il n'y avait aucune preuve que les sites de consommation sécuritaire, comme celui de Vancouver, avaient un quelconque effet sur les surdoses de drogues et la consommation sécuritaire de drogues.
L'Étoile du Nord a réalisé une série d'entrevues à ce sujet, notamment avec Autumn, une toxicomane en voie de guérison, Thomas Linner, directeur provincial de la Coalition manitobaine de la santé, et Shohan Illsley, directeur exécutif de l'organisme Manitoba Harm Reduction. Le fil conducteur de ces entrevues était les preuves qui pointent vers le succès des sites de consommation sans risque et l'importance de publier les données sur la consommation de drogues - ce que le gouvernement du Manitoba évite de faire depuis 2021.
Linner a déclaré à L'Étoile du Nord: "Sans données, il n'y a pas d'histoire. Nous constatons que ce gouvernement a tendance à cacher les indicateurs [de la crise de la drogue] afin de ne pas favoriser l'amélioration du système […]. Plus de 80 organisations, des gens qui travaillent avec les populations les plus vulnérables de cette province, ont écrit au [gouvernement du Manitoba] et leur ont dit directement que leurs installations sont utilisées comme des sites de consommation sécuritaire de facto parce que le gouvernement ne fait pas son travail."
En 2013, le Canada a interdit l'oxycodone, un opiacé souvent connu sous le nom d'Oxycotin. Illsley nous a expliqué comment cela a provoqué la crise de toxicité des drogues. "Lorsque tout cela a été supprimé, cela a ouvert un marché pour le Fentanyl fabriqué illégalement.... Lorsque vous avez une substance fabriquée illégalement, les gens ne connaissent pas sa puissance ou sa toxicité".
Autumn, une toxicomane en voie de guérison, a fait part de ses réflexions sur les sites de consommation sécuritaire : " Mon oncle était l'une de ces personnes en Colombie-Britannique qui a failli faire une overdose et en mourir... Ces sites ont été mis en place là-bas et il a commencé à les fréquenter et ça l'a sauvé. Ils testent leurs drogues et alors vous savez si c'est quelque chose de mauvais."
"Nous avons des gens aussi jeunes que 17 ou 18 ans qui peuvent consommer pour la 3e ou 4e fois, et c'est un approvisionnement toxique, et ils en meurent..." a déclaré Illsley à North Star. La crise ne s'arrête pas à la toxicité - un rapport de 2018 de VIRGO et du ministère du MHCW a déterminé que le Manitoba est l'une des pires provinces du pays en ce qui concerne l'accès aux traitements pour la consommation de substances.
"Je pense que ce serait bien pour nous d'avoir [des sites de consommation sécuritaire] ici à cause de toutes les personnes qui font des overdoses et qui meurent. Les gens ne savent pas ce qu'ils obtiennent lorsqu'ils achètent de la drogue et ils n'ont pas d'endroit sûr pour le faire. J'ai perdu beaucoup d'amis à cause d'une overdose... Si ces sites étaient installés, imaginez combien de vies ils sauveraient" a déclaré Autumn à l'Étoile du Nord.