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Michael Klein, un important propriétaire de l'Ontario, est lié à 21 immeubles qui font l'objet d'expulsions massives et sans faute, sous prétexte de rénovations ou de soi-disant « rénovictions ». Ces immeubles sont situés dans sept grandes villes de l'Ontario: Toronto, Hamilton, London, Kitchener, Cambridge, Guelph et Lindsay. 680 logements sont concernés par ces expulsions, représentant 1 750 locataires à faibles revenus.
« Certaines personnes sont très inquiètes. Quelques personnes ont quitté l'immeuble, mais d'autres sont déterminées à résister à la procédure d'expulsion de mauvaise foi. Certaines personnes n'ont pas d'autre choix, étant donné qu'on traverse une crise du logement et que le chèque dérisoire de 3 000 $ qui est offert ne suffit même pas à couvrir le premier et le dernier mois de loyer où que ce soit », explique Robert Elder, organisateur des locataires, à l'Étoile du Nord.
Les locataires s'organisent activement dans 13 des 21 immeubles. Le 2 octobre, ils se sont rassemblés pour une journée d'action avec leurs voisins afin de manifester contre les rénovictions. Portant des pancartes indiquant « On ne déménagera pas » et « Ma maison avant les profits », les locataires ont envoyé un message fort. Le même jour, le syndicat des locataires de l'Association of Community Organizations for Reform Now (ACORN) a publié un rapport décrivant Klein et ses « tactiques prédatrices ».
Au début du mois, d'autres personnes ont continué à recevoir des avis d'expulsion de la part de Klein et de ses sociétés. La plupart des locataires menacés d'expulsion sont des personnes à faibles revenus, qui risquent de perdre du jour au lendemain un logement relativement abordable.
La majorité de ces locataires sont des personnes âgées, des personnes handicapées, des immigrants, des travailleurs à bas salaire et des familles. Le rapport d'ACORN indique que dans la majorité des cas, les locataires ont été informés que le nouveau propriétaire de leur immeuble était une société à numéro ou que le nom était simplement l'adresse de l'immeuble incorporée.
ACORN affirme que « Michael Klein a pu se cacher derrière de multiples sociétés à dénomination numérique et de nouvelles entreprises qu'il crée avec différentes adresses de siège social figurant sur les registres d'entreprise ».
La pratique consistant à posséder plusieurs bâtiments, mais à les diviser en sociétés individuelles, est courante au Canada. Elle est généralement utilisée pour réaliser des économies d'impôts et, ce faisant, réduit la transparence de la relation de propriété aux yeux du public.
En outre, la capacité d'un propriétaire à posséder autant de biens et à exercer un contrôle aussi considérable sur autant de personnes suscite de vives inquiétudes. L'organisation de locataires affirme que « personne ne semble savoir avec certitude [qui est Michael Klein], ce qui est inquiétant pour le public étant donné le nombre de logements abordables qu'il a détruits, mais surtout pour ses locataires ».