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Tentative d’unité dans un pays divisé

Des manifestations pro-démocratie secouent le Brésil

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Le 8 janvier, les partisans de Jair Bolsonaro, l'ancien président du Brésil, ont pris d'assaut le Congrès, la Cour suprême et les bâtiments fédéraux de Brasília, la capitale du pays. Leur principale revendication était une intervention militaire afin de renverser la récente élection comme président de Luiz Inácio Lula da Silva. Dans les semaines qui ont suivi ces événements, des manifestations ont eu lieu dans tout le pays pour demander que les personnes ayant financé le coup d'État soient poursuivies.

Les manifestations, qui ont eu lieu dans beaucoup des villes du pays, ont été organisées par le Frente Brasil Popular et le Frente Povo Sem Medo. Ces deux fronts populaires sont constitués de syndicats, de coalitions et de groupes comme le Mouvement des Travailleurs Sans Terre, l'Union nationale des étudiants (UNE) et Levante Popular da Juventude (LPJ) - une organisation nationale de jeunes. L'Étoile du Nord s'est entretenue avec Ana Júlia, une organisatrice du LPJ, au sujet du rôle des jeunes dans les manifestations.

«Sem Anistia» ou «Pas d'amnistie» était l'un des principaux chants entendus lors des manifestations, qui font référence à la dictature de 21 ans au Brésil, qui a commencé par un coup d'État militaire en 1965 et s'est terminée par une loi d'amnistie qui a pardonné tous les crimes politiques pendant cette période - y compris la torture de 20 000 personnes et 434 exécutions extrajudiciaires. Bolsonaro a provoqué l'indignation du public après avoir défendu un tortionnaire notoire de la dictature, et en 2019, il a ordonné une commémoration militaire pour le 55e anniversaire du coup d'État.

Les premières enquêtes sur le gouvernement de Bolsonaro ont montré qu'il a accueilli des investisseurs étrangers comme JP Morgan Chase, BlackRock, et des fonds de pension canadiens, pour faire du lobbying au sein du secteur agroalimentaire - l'un des principaux moteurs économiques du Brésil qui fournit plus de la moitié du commerce mondial de soja. L'importante consolidation du contrôle par des monopoles étrangers a mené un grand nombre de travailleurs, de paysans et d'agriculteurs à perdre confiance dans le gouvernement. 

De nombreux Brésiliens espèrent que cette nouvelle ère politique apportera l'unité à leur pays extrêmement divisé. Lors d'une manifestation organisée à Montréal par le Coletivo Brasil-Montréal (CBM), une organisation de solidarité avec le Brésil basée à Montréal, les membres de la diaspora brésilienne et leurs alliés ont dénoncé la tentative de coup d'État. L'Étoile du Nord s'est entretenue avec Julia Salles, membre du CBM, au sujet des espoirs d'unité.

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