L'Étoile du Nord

Grève des travailleurs de Metro à Toronto

Des travailleurs d’épicerie affrontent les oligarques de l’alimentation après des profits records

Temps de lecture:2 Minutes

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Vingt-sept succursales des épiceries et pharmacies Metro se sont mises en grève dans la région du Grand Toronto. Depuis le 27 juillet, 3 700 travailleurs se relaient sur les piquets de grève pour réclamer des augmentations de salaire, de meilleurs avantages sociaux et des horaires de travail stables. La grève s'inscrit dans un contexte d'inflation galopante et de prix abusifs qui caractérisent la crise de l'accessibilité financière.

Avant la grève, l'équipe de négociation d'UNIFOR - le syndicat représentant les travailleurs de Metro - et Metro Inc. sont parvenus à un accord de principe qui aurait vu les salaires des employés à temps plein augmenter de 3,75 dollars sur quatre ans. Les employés à temps partiel, qui représentent plus de 70 % de la main-d'œuvre de Metro, auraient bénéficié d'une augmentation de 2,75 $. Les travailleurs de Metro ont voté à 100 % en faveur de la grève, citant le retour du "salaire de héros" de 2 dollars par heure comme leur principale revendication.

Le "salaire de héros" était une rémunération versée par les trois plus grandes chaînes d'alimentation du Canada - Loblaw's, Sobey's (Empire Co. Ltd) et Metro - au début de la pandémie de COVID-19. Les trois plus grandes chaînes d'épicerie ont convenu d'éliminer simultanément le "salaire de héros" en juin 2020.

Le vote de grève à 100 % et le rejet de l'accord de principe ont constitué une réponse claire et militante des travailleurs de Metro. Le syndicat affirme que les travailleurs étaient surmenés, épuisés et qu'ils n'avaient pas les moyens de mettre de la nourriture sur leur table ou de l'essence dans leur voiture. Des cas similaires de militantisme de la classe ouvrière se sont produits dans tout le pays. À la mi-juillet, les travailleurs portuaires de Colombie-Britannique, membres de l'International Longshore and Warehouse Union, ont rejeté l'accord décennal proposé par la British Columbia Maritime Employers Association, qui était soutenu par le gouvernement fédéral.

Metro Inc. a déclaré que ses bénéfices sont passés de 275 millions de dollars à 346 millions de dollars par trimestre depuis juillet 2022, soit une augmentation de 26 %. En 2022, Metro Inc. a enregistré les bénéfices annuels les plus élevés de son histoire, soit 922 millions de dollars. La section locale 414 de l'UNIFOR cite également, comme un autre raison de faire grève, l'augmentation de 14% des primes annuelles des cinq plus hauts dirigeants de Metro Inc. alors que les travailleurs luttent pour s'acheter des produits d'épicerie. En 2022, le PDG de Metro Inc. Eric La Flèche, a touché 5,8 millions de dollars, soit une augmentation de 6,8 % de son salaire par rapport à l'année précédente.

Alors que l'Étoile du Nord a tenté d'entrer en contact avec les grévistes sur les piquets de grève, la base, les capitaines et les représentants syndicaux appliquaient une politique de non-médiatisation. Les correspondants de l'Étoile du Nord ont reçu l'instruction de contacter Gord Currie, président de la section locale 414 de l'UNIFOR, qui n'a pas répondu à une demande d'interview.

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