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La confrontation commence: 55 000 travailleurs des postes ont déposé un avis de grève le 12 novembre. S'ils ne s'entendent pas sur les conditions d'un contrat de travail avec Postes Canada d'ici demain, ils arrêteront de travailler afin d'accroître la pression. En réponse à cette annonce, la société d'État menace de mettre les travailleurs en lock-out, les empêchant de retourner au travail, pour les forcer à accepter ses conditions.
Doug Ettinger, PDG de Postes Canada, a publié une déclaration troublante juste après l'émission de l'avis de grève. Il explique que puisque la convention collective expire le 15 novembre, il se réserve le droit de modifier les conditions de travail et de licencier les travailleurs comme bon lui semble.
Il prévient les travailleurs que Postes Canada « rajustera ses effectifs en fonction des réalités opérationnelles, ce qui peut comprendre, sans toutefois s’y limiter, des mises à pied ainsi que des réductions du nombre d’employées et d’employés temporaires ou sur appel et des heures à temps partiel ». Il ajoute que la société d'État « ramènera les dispositions relatives aux congés et aux avantages sociaux aux conditions minimales obligatoires prévues au Code canadien du travail ».
Le fossé entre les travailleurs et le PDG est énorme. Malgré les négociations menées avec Postes Canada au cours de l'année écoulée, de nombreuses questions clés auxquelles les travailleurs sont confrontés n'ont toujours pas été résolues. Parmi les revendications des travailleurs, on peut citer:
- des conditions de travail plus sécuritaires,
- des salaires équitables qui suivent l'évolution du coût de la vie et de l'inflation,
- l'amélioration des régimes d'avantages sociaux collectifs,
- l'amélioration des droits des travailleurs temporaires,
- une meilleure protection contre les changements technologiques,
- et une meilleure dotation en personnel.
« Nous ne négocions pas seulement pour nous-mêmes; nous négocions pour le public et pour tous les travailleurs », a déclaré Jan Simpson, présidente nationale du STTP, dans un communiqué publié le mardi 12 novembre. « Trop de gens ont été laissés pour compte au cours des dernières années, alors que les salaires des dirigeants ne cessent d'augmenter. »
« Lorsque les travailleurs syndiqués réalisent des gains, toutes les communautés s'en trouvent renforcées, ce qui a des effets bénéfiques sur l'ensemble de la population. Nous sommes déterminés à négocier les meilleures conventions collectives possibles pour nos membres tout en protégeant le précieux service postal public. »
Les dirigeants de Postes Canada font pression pour réduire les services en raison des difficultés financières de la société. La vente au détail en ligne et l'émergence de services postaux privés comme celui d'Amazon entraînent une baisse des revenus. Par l'entremise de leur syndicat, le STTP, les travailleurs et travailleuses des postes font de pression en faveur d'une solution différente dans le cadre de leur campagne « Vers des collectivités durables ».
Les travailleurs proposent des solutions qui permettraient de générer des revenus et de rendre Postes Canada utile aux collectivités. Par exemple, ils demandent la mise en place de services bancaires postaux, de services d'accueil des personnes âgées, de services de livraison de nourriture à prix abordable, de centres de recharge de véhicules électriques et de centres communautaires. Ces mesures ont déjà été appliquées dans d'autres pays, comme à la Banque Postale en France.