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Exaspérés par le mépris du gouvernement québécois envers la grève dans le secteur public, plus de 5000 travailleurs du Front commun se sont réunis le 12 décembre au collège Montmorency à Laval pour exprimer leur frustration. Organisé par des syndicats du Cégep Montmorency, l'événement a réuni des membres des cégeps du Grand Montréal ainsi que des chauffeurs d'autobus scolaires de Transco. Ceux-ci étaient présents en soutien à leurs camarades du Front commun, bien que leur propre grève se déroule indépendamment de celle du secteur public.
Vers 12h15, une série de quatre discours célébrait l'esprit de solidarité de l'événement. Face à la foule, les orateurs ont mis de l'avant la frustration des employés de la fonction publique face à des décennies de compressions budgétaires, à la dégradation des conventions collectives et aux réformes attaquant les services publics.
Les représentants ont par ailleurs rappelé au gouvernement que leurs organisations sont prêtes à déclencher une grève générale illimitée si elles n’obtiennent pas aux tables de négociation le respect qu'elles méritent.
« On va se le dire, on est aussi là parce que Legault, Dubé, Lebel, Drainville, Déry puis tous les autres, sont en train de détruire le Québec tel qu'on le connaît, » lançait Amélie Therrien, présidente du Syndicat des Enseignants et Enseignantes du Collège Montmorency, dénonçant le démantèlement étape par étape de « tout ce qui fait que le Québec peut encore passer pour une terre accueillante, un endroit où il n'y a pas juste le pouvoir de l'argent qui nous permet d'étudier et d'être soignés. »
« On est là pour dire que c'est pas le manque de flexibilité des travailleuses et des travailleurs qui empêche le gouvernement de donner des bons services, c'est le manque de ressources et de reconnaissance. On est là pour dire qu'on laissera pas Legault gérer le public comme une business et, surtout, on est là pour dire que si Legault veut que ça brasse, bien ça va brasser. »
Passant à sa suite, Ariane Lauzon, présidente du Syndicat des employé(e)s de soutien du C.E.G.E.P. de Saint-Laurent, déclarait: « On est tanné de se faire appauvrir, on peut pas continuer comme ça, on travaille temps plein, on veut nourrir nos familles, on veut garder notre pouvoir d'achat, c'est pour ça qu'on se bat, c'est pour ça qu'on est là. »
À son tour, Philippe Soucy, vice-président du Syndicat des professionnels et des professionnelles du Cégep de Saint-Laurent–CSN, mettait l'accent sur l'importance de la grève actuelle. « Il faut que cette négo soit un tournant pour renverser la tendance, pour avoir des meilleures conditions, un meilleur salaire aussi, parce que notre salaire réel descend dans le secteur public depuis 20, 30 ans, c'est incroyable! On ne peut plus accepter ça, et ça va finir avec la mobilisation historique d'en ce moment! »
« C'est pas des farces, c'est la plus longue grève dans le secteur publique depuis 50 ans, » lançait Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal Métropolitain–CSN. « Depuis 50 ans! Pourquoi? Parce qu'on en a raz le pompon de se faire niaiser aux tables de négociation, puis on se lève debout pour se faire respecter ! [...] Mais ça, le temps du mépris, c'est fini. »
La troisième vague de grève du Front commun a été lancée le 8 décembre et devrait prendre fin le 14, soit 7 jours plus tard. Le conflit s'intensifie et les frustrations s'accumulent, autant au Front commun qu'à la FAE, si bien que le conflit pourrait bien déborder après la période des fêtes.
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