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L'article suivant est une lettre de la présidente de l'Association des Accidentés de la Route en Litige avec la SAAQ. Elle a été envoyée à l'Étoile du Nord, de même qu'au premier Ministre François Legault, à la Vice-première-ministre Geneviève Guilbault, les anciens ministres des Transports André Fortin et François Bonnardel, ainsi que les députés Enrico Ciccone et Étienne Grandmont.
Monsieur Bonnardel,
Comme vous l’aviez mentionné dans votre courriel du 19 mai 2019, les accidentés de la route ont été victimes d’importantes erreurs gouvernementales. Vous mentionniez que le gouvernement libéral en 1989 avait commis une erreur importante lors de la modification de la loi sur l’Assurance Automobile (LAA) du Québec, en diminuant les Indemnités de remplacement de revenu (IRR) progressivement et en coupant les accidentés à 68 ans.
Lorsque vous étiez ministre des Transports, vous disiez être sensible à toutes les injustices perpétrées par les anciens gouvernements concernant le sort des accidentés de la route. Vous avez promis de déposer un projet de loi pour remédier à la situation et corriger les injustices.
En septembre dernier, les membres du groupe des Accidentés de la Route en Litige avec la SAAQ ont occupé les bureaux du siège social de la SAAQ pendant deux semaines. Malgré des années d’efforts du groupe pour se faire entendre, seul Étienne Grandmont, député d'un petit parti d'opposition, a accepté d'écouter leurs revendications. Votre gouvernement fait toujours la sourde oreille.
Lors de cette manifestation, Monsieur Martin Simard, vice-président des accidentés, nous a rencontrés devant le siège social de la SAAQ. Que fût notre surprise d’apprendre que Monsieur Martin Simard était l’auteur de la loi 22 et que vous n’aviez aucune implication dans ce projet de loi! En effet, son ouvrage, qu’il qualifie de « son bébé », avait débuté en 2015.
Monsieur Bonnardel, vous avez déposé un projet de loi entièrement rédigé par ceux qui font vivre des injustices aux accidentés depuis plusieurs années, que vous avez qualifié d’injustices inacceptables. Ce même organisme qui est devenu un organisme à but lucratif grâce à l’intervention de madame Nathalie Tremblay. La SAAQ subventionne le Tribunal Administratif du Québec (TAQ), les centres de réadaptation, etc., ce qui permet de se questionner sur l’impartialité de ces organismes.
Lorsque 85% des causes entendues au TAQ sont rejetées, comparativement à 35% pour la CNESST, pour sensiblement les mêmes séquelles, c’est questionnable, pour ne pas dire douteux, qu’en pensez-vous?
Pour redresser la situation, la SAAQ a fait appel à Nathalie Tremblay, vice-présidente aux accidentés de la route. Elle optait pour deux volets. Le premier est: les campagnes de prévention, qui fût un succès. Et le deuxième est: évaluer les dossiers sur la base du risque assuré, visant une refonte complète de la gestion des réclamations. Une vision importée directement du secteur à but lucratif. « C’est à ce moment que la SAAQ est devenue un organisme à but lucratif ».
Lorsque la SAAQ a décidé de devenir un organisme à but lucratif, son objectif principal a changé. En effet, son but n’est plus de fournir aux accidentés les services et de leur facilité leurs démarches, et ce, sans devoir obligatoirement se battre avec des avocats, comme avant la création de la SAAQ.
D’ailleurs, c’est la raison pour laquelle la SAAQ avait été créée. Le but principal de l'opération n'est pas de fournir un service à la population? Sa mission a changé, car l’objectif primaire de la SAAQ est de maximiser les profits de l’organisme aux détriments des droits des accidentés de la route.
Cette même Nathalie Tremblay, qui est passée de vice-présidente des Services aux accidentés au poste de présidente, cette même personne que vous avez remerciée pour son importante contribution au sein de la SAAQ. « Sa rigueur, sa passion et ses qualités humaines auront marqué ses 11 années de présidence ». Vous lui avez même souhaité une belle retraite, par voie de communiqué, le 17 novembre 2021, et ce, lors du passage au pouvoir de Monsieur Denis Marsolais à la tête de la SAAQ.
En résumé, Monsieur Bonnardel, vous nous avez donné votre parole. Nous vous demandons sincèrement, quelle est la valeur de votre parole? Excusez cette expression, mais nous attendons toujours que « les babines suivent les bottines »! Car votre dernière action a fait reculer les droits des accidentés de la route de plus de 30 ans.
Votre parti politique a fait plus de dommages envers les accidentés de la route que tous vos prédécesseurs. Nous attendons de vous que vous nous organisiez une rencontre avec votre collègue, madame Geneviève Guilbault. Ainsi, nous saurons que vous êtes un homme de parole.
Veuillez recevoir, Monsieur Bonnardel, nos plus sincères salutations.
Christiane Vallière, Présidente des accidentés de la route en litige avec la SAAQ
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