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Le 13 février dernier, les provinces canadiennes ont accepté l'offre de transfers budgétaires en santé du gouvernement fédéral. Les gouvernements se sont entendus sur une contribution de 4.6 milliard de plus par année de la part du fédéral pour une durée de 10 ans. Il s'agit donc d'un sixième de ce qui était attendu par les 13 premiers ministres des provinces et territoires, qui demandaient 28 milliards de plus par année.
Le montant versé par Ottawa fera l'objet d'une augmentation de 5% par année. L'augmentation annuelle a auparavent atteint 6%, mais a été diminué à 3% en 2017 par le gouvernement libéral, provoquant un impact non négligeable sur le montant des transfers. Si il avait été maintenue, le financement pour l'année en cours aurait été de 51.21 plutôt que de 45.2 milliards, une différence de 6 milliards.
Les provinces ont malgré tout accepté l'offre en soulignant qu'Ottawa n'imposera pas aux provinces comment elles doivent dépenser l'argent. "La bonne nouvelle c'est qu'il n'y a pas de conditions" a déclaré François Legault, premier ministre du Québec. L'entente requiert des provinces qu'elles dépensent seulement 58% de ce nouveau financement dans le système de santé.
Il n'y a donc pas de garantie que le 42% restant sera utilisé pour améliorer les plus graves défauts du système de santé, ni même qu'elle ira dans son enveloppe budgétaire. Le budget santé des provinces a baissé entre 2020 et 2023, passant de 204,8 à 201,2 millions. En 2021, les provinces ont exposés leur demandes vis à vis des transfers en santé dans un document conjoint, dans lequel elles révèlent qu'elles ne planifient pas utiliser les 28 milliards demandés pour augmenter leur dépenses en santé.
Certaines provinces peuvent se targuer d'avoir des budgets largement excédentaires. Par exemple, l'Ontario disposait d'un excédent de 2 milliards de dollars en 2022, la Saskatchewan d'un milliard de dollars et le Québec d'un excédent prévu de 2,2 milliards de dollars en 2023. Malgré leurs moyens financiers évidents pour améliorer leur système de santé, elles semblent vouloir utiliser l'argent d'Ottawa pour augmenter leur surplus budgétaire existant.
Un sondage Léger effectué au mois de janvier révélait que 69% des canadiens affirmaient qu'ils croient que le gouvernement de leur province ne met pas assez d'argent dans le système de santé. À cela s'ajoute une moyenne de 85% de canadiens qui sont inquiet de l'état du système de santé dans leur province. Un chiffre qui grimpe à 94% dans les provinces maritimes et à 89% au Québec.