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Deux semaines après le début de leur grève, les travailleurs de Postes Canada continuent de sonner l'alarme au sujet de la mauvaise gestion et la privatisation. En janvier de cette année, la société d'État a vendu ses services informatiques et logistiques pour se restructurer, invoquant des pertes.
S'adressant à L'Étoile du Nord, Anju Parmar, présidente de la section locale 846 du STTP de Vancouver, a déclaré que les 750 employés n'ont pas été licenciés, mais que toute une partie de la société a été cédée à une autre entreprise.
Ces dernières transactions ne sont qu'une continuation du plan du service postal visant à vendre autant que possible, y compris les sections rentables. Depuis les années 1980, Postes Canada a fermé environ 1 700 bureaux de poste ruraux. Au cours de négociations contractuelles tendues en 2016, la société aurait menacé d'éliminer tous les bureaux de poste publics du pays.
Le STTP, qui représente 55 000 travailleurs postaux, tente de faire entendre ses revendications face aux appels à une restructuration drastique de l'entreprise. Le syndicat fait également pression, par le biais de sa campagne « Vers des collectivités durables », pour obtenir de nouveaux services qui aideraient la messagerie à s'adapter à l'évolution du marché.
La direction a déclaré plus tôt cette année qu'elle avait un déficit de 76 millions de dollars. Ces chiffres sont le résultat de la vente de ses actifs, y compris de son département logistique rentable.
Mme Parmar déclare: « Le sabotage, c'est lorsque [la direction] montre les pertes et, en même temps, introduit et tente d'exécuter la planification sans nous consulter. »
Les reportages sur les résultats de l'entreprise mentionnent rarement que Postes Canada est au milieu de son plan quinquennal (2021-2025) visant à « transformer l'entreprise ». Le PDG Doug Ettinger a annoncé ce plan dans son rapport annuel 2022. Ce plan devrait coûter 4 milliards de dollars. Il prévoit également l'affectation d'environ 800 millions de dollars par an à l'achat de nouveaux camions, de scanners et de technologies de l'information.
L'année dernière, Postes Canada a ouvert son nouveau Centre de traitement Albert Jackson à Scarborough, en Ontario, dont la construction a coûté 470 millions de dollars. Il s'agit d'un bâtiment massif de 585 000 pieds carrés, soit l'équivalent de 20 terrains de football canadiens. Au maximum de sa capacité, il peut traiter 60 000 colis par heure. Il s'agit également du premier bâtiment désigné « zéro carbone » du pays.
Bien que la nouvelle installation soit certainement une réussite, elle représente également un coût énorme pour un service dont on dit constamment qu'il est au bord de la faillite. Postes Canada a déclaré que, sans emprunt supplémentaire, elle sera « plus en mesure de couvrir [ses] besoins en trésorerie d’exploitation et de réserve d’ici le début de 2025 ».
« Chaque fois que nous entamons des négociations, Postes Canada se plaint d'être en perte, mais elle continue d'accorder des primes. Elle continue d'accorder des primes à ses 22 vice-présidents, à son PDG et à tout le monde », déclare Mme Parmar, travailleuse postale depuis plus de 32 ans. « C'est délibéré. C'est très bien planifié pour faire échouer le système postal. »
Alors que les cadres n'ont reçu qu'une seule fois, en 2008-2009, des primes provenant du programme Corporate Team Incentive (CTI), les cadres, les superviseurs et les employés de bureau reçoivent chaque année un montant non divulgué provenant de leur propre programme de primes. Le syndicat demande que ces chiffres soient rendus publics.
Le service postal pourrait minimiser les pertes en permettant aux travailleurs d'exercer un plus grand contrôle. « Il n'y a pas de gestion par les travailleurs », déclare Mme Parmar. « C'est du sabotage, c'est gaspiller de l'argent là où il n'y en a pas besoin. Nous sommes les travailleurs. Nous savons comment tout fonctionne. »
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