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À la suite d'une manifestation pour la libération de la Palestine dans le centre-ville de Vancouver le 28 octobre, Natalie Knight, enseignante au Langara College et membre de l'organisation United in Struggle (Unis dans la lutte), s'est retrouvée au centre d'une tempête politique. Son discours, qui célébrait la résilience du peuple palestinien et appuyait l'offensive lancée le 7 octobre contre Israël, a rapidement suscité des critiques et déclenché une série d'événements qui ont mis sa carrière en péril.
La réaction, largement alimentée par une campagne sur Twitter menée par Terry Glavin, collaborateur au National Post, a rapidement pris de l'ampleur. Dès le 30 octobre, les médias traditionnels se sont emparés de l'affaire, conduisant au congé administratif forcée de Mme. Knight au Langara College.
Dans une entrevue accordée à l'Étoile du Nord, Mme. Knight s'est déclarée surprise de ne pas avoir été licenciée immédiatement, mais a laissé entendre que les fortes pressions exercées par le gouvernement provincial font qu'il y a peu de chances qu'elle soit réintégrée.
Malgré les opinions divergentes sur sa position, elle a insisté sur l'importance de ne pas réduire au silence l'expression politique, soulignant la nature conditionnelle de la liberté d'expression dans des cas comme le sien. « Les gens n'ont pas besoin d'être d'accord avec ce que j'ai dit, » affirmait sans hésitation Natalie Knight, « mais la tentative de faire taire ce que j'ai dit est un problème grave. »
Mme. Knight a défendu son discours, soulignant que son intention n'était pas de glorifier la violence mais de mettre en lumière la lutte des Palestiniens contre l'oppression. Plutôt que de concevoir la violence du 7 octobre comme des événements isolés, Mme. Knight insiste qu'il faut la comprendre dans son contexte. Elle a affirmé que l'accent devait être mis sur les 75 ans de domination de la part d'Israël, et que ses paroles étaient une reconnaissance de la résistance palestinienne contre le colonialisme supporté par les États-Unis et leurs alliés, dont notamment le Canada.
Mêler intentionnellement les termes « antisionisme » et « antisémitisme » est monnaie courante dans les grands médias et l'administration publique. Le sionisme, ou la croyance en la nécessité d'un État juif en Palestine, n'est pas la seule idéologie parmi les communautés juives: les groupes religieux Neturei Karta et Satmar Hasidic, ainsi que l'organisation Voix Juives Pour la Paix, sont des exemples de groupes juifs antisionistes. Néanmoins, fin 2022, le parti ABC, au pouvoir dans la ville de Vancouver, a fait adopter par le conseil municipal une définition considérant l'opposition au sionisme comme une forme d'antisémitisme.
Semer délibérément la confusion entre ces deux termes distincts est, selon Natalie Knight, à l'origine de la controverse actuelle. À la suite des événements, le premier ministre de la Colombie-Britannique, David Eby, a introduit un programme obligatoire d'éducation à l'Holocauste dans les écoles secondaires en s'appuyant sur ce type de confusion, ajoutant une couche de tension idéologique aux événements en cours.
« L'objectif est la paix, » affirmait-elle lors de l'entrevue avec l'Étoile du Nord. « Personne ne glorifie la violence, certainement pas moi, et l'objectif n'est pas d'être en état de guerre. Mais nous ne voulons pas d'une paix sans principes, et lorsque les gens critiquent les Palestiniens parce qu'ils ripostent et s'engagent dans la guerre... cela revient à dire, 'vous devez rester colonisés et occupés' ».
Au moment de la publication de cet article, le Langara College n'avait pas encore pris de décision définitive quant à l'emploi de Natalie Knight. Le soutien en faveur de sa réintégration, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du collège, a pris de l'ampleur dans les dernières semaines, alors que de nombreuses lettres ont été adressées à l'administration. De plus, une déclaration publique réclamant son retour a été signée par près de 40 organisations.
La controverse autour de Mme. Knight n'est pas un incident isolé. Des cas récents au Canada soulignent les défis auxquels sont confrontés ceux qui soutiennent la résistance palestinienne. Notamment, une récente enquête de l'Étoile du Nord a démontré que des écoles en Ontario empêchaient certains élèves de partager des photos des événements à Gaza parce que cela pourrait « inciter la haine contre les juifs. »
De plus, l'activiste de Calgary Wesam Coolie a été arrêté pour avoir mené le chant « du fleuve à la mer, la Palestine sera libre » le 5 novembre et l'étudiant en médecine de l'Université d'Ottawa, Yipeng Ge, a été suspendu le 20 novembre de son internat pour avoir publié sur les réseaux sociaux des messages de soutien à Gaza.
Pour Natalie Knight, le message plus large véhiculé par United in Struggle le 28 octobre se perd au milieu de cette « tempête médiatique fabriquée ». Knight et United in Struggle soutiennent que la solidarité avec la Palestine est cruciale, puisqu'ils jugent qu'elle s'inscrit dans un contexte général de lutte pour de meilleures conditions de vie et pour plus de contrôle sur la politique et l'économie pour tous les peuples du monde.
Toutefois, ils la considèrent également insuffisante sans attaque à la complicité de l'État et des élites canadiennes qui profitent financièrement de la misère vécue actuellement par les Palestiniens et d'autres populations mondiales.
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