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Les 24 et 25 avril, les employées de la Société des alcools du Québec (SAQ) ont débrayé dans plusieurs régions à travers le Québec. Les grévistes souhaitaient dénoncer l'inefficacité de l'employeur aux tables de négociation, revendiquer la fin de la précarité des travailleurs à temps partiel représentant 70% des employés, ainsi que mettre un frein aux diminutions progressives de leurs conditions de travail. Afin de faire un coup d'éclat, les syndiqués ont occupé mercredi le Palais des congrès de Montréal.
Les membres du Syndicat des employés de magasins et de bureaux de la SAQ (SEMB-SAQ) sont en négociation depuis plus d'un an. Selon un communiqué du syndicat, des gains ont été faits en ce qui concerne les problèmes liés aux assignations d'horaires, mais le gouvernement reste têtu par rapport à la précarité des employés à temps partiel et semble vouloir continuer à réduire progressivement le nombre de postes et d'avantages pour les travailleurs.
Les travailleurs à temps partiel représentent 70% des emplois et peuvent attendre plus de 10 ans avant d'avoir des assurances. L'employeur a également supprimé 64 postes réguliers en 2023, ce qui a accentué le mécontentement général des membres du SEMB-SAQ et mené à l'adoption d'un mandat de grève après que 89% ont voté en sa faveur en début mars 2024.
La première journée de grève a commencé autour de 10h15 à la place des festivals à Montréal. Durant un point de presse présenté par Caroline Senneville, présidente de la CSN et Lisa Courtemanche, présidente de la SEMB-SAQ, Senneville a expliqué:
« Nous sommes avec un conciliateur depuis cet automne. On retourne à la table de négociation lundi matin et on souhaite que la SAQ ait des ouvertures parce qu'on ne peut pas négocier quand il y a juste des 'non' en face de nous. […] L'employeur doit s'asseoir avec nous sérieusement et démontrer qu'il y a une volonté de pouvoir régler la convention collective et qu'il a vraiment à cœur de reconnaître ses employés. »
Suite au point de presse, les travailleurs ont entamé une manifestation jusqu'aux portes du Palais des congrès de Montréal.
C'est le même jour où la direction a décidé de s'y regrouper lors d'un événement festif des directeurs de la SAQ pour discuter des objectifs de l'année. Les travailleurs ont sauté sur l'occasion pour occuper le bâtiment et se faire entendre. L'Étoile du Nord s'est entretenue avec Laurent Desantis Caron, caissier-vendeur et délégué syndical régional de Montréal-Ouest, durant l'occupation:
« On est venus faire du bruit au Palais des congrès, parce que le lancement de l'année de la SAQ avec la direction se fait en ce moment, et je suis fier de voir que nos membres, malgré la pluie, malgré la neige, on s'est présentés, on est rentrés au Palais des congrès, on s'est fait entendre. On va juste espérer que l'employeur entende notre mécontentement et s'assure de réviser ses positions. »
