L'Étoile du Nord

Retour au travail des postiers

Un piquet de solidarité paralyse un dépôt de Postes Canada en C.-B.

Temps de lecture:3 Minutes

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Un piquet de grève de solidarité a entraîné la fermeture de la troisième plus grande installation de traitement de Postes Canada aujourd'hui, près de l'aéroport de Vancouver. Les postiers ont bloqué l'accès jusqu'à l'ordre de reprise du travail de 8 heures, mardi. Par la suite, des syndicats et des groupes communautaires ont pris le contrôle des lignes de piquetage aux deux entrées principales, gardant ainsi le site fermé.

Stephen von Sychowski, président du Vancouver and Labour District, a expliqué pourquoi un piquet de grève de solidarité avait été mis en place:

« Ce gouvernement envoie le signal aux employeurs qu'ils peuvent rester assis et attendre que Trudeau et les libéraux débarquent sur un cheval blanc et les sauvent de leur obligation de négocier collectivement. C'est totalement inacceptable. Comme vous pouvez le voir, il y a ici des représentants du mouvement syndical, de différents syndicats des secteurs public et privé, ainsi que des membres d'organisations communautaires. Ils ont mis en place ce piquet de grève communautaire pour soutenir le droit de grève ».

« On demande aux gens de ne pas franchir le piquet », ajoute-t-il. « On est ici en solidarité avec tous les travailleurs de la poste. C'est une lutte pour l'équité pour vous-mêmes, en tant qu'employés de Postes Canada. C'est aussi une lutte pour tous les travailleurs au Canada, une lutte pour nos droits fondamentaux. »

Le syndicat ILWU était bien représenté dans le piquet de grève de la communauté. La section locale 502, qui transporte du carburant depuis des navires de haute mer jusqu'à YVR, est également en grève et fait face à des briseurs de grève sur son piquet de grève, à quelque 600 mètres de là. Interrogé par l'Étoile du Nord sur les raisons qui l'ont poussé à sortir dans le froid et sous la pluie, le président national de l'ILWU, Rob Ashton, n'a pas mâché ses mots:

« Les travailleurs de ce pays se doivent de décider quand trop, c'est trop. Le gouvernement du Canada n'arrête pas d'utiliser l'article 107, détruisant le droit et la capacité des travailleurs à négocier librement et équitablement avec leurs employeurs, et donnant l'avantage à ces derniers. J'ai donc décidé qu'il était de mon devoir, en tant que travailleur et en tant que citoyen de ce pays, de venir ici et d'envoyer un gros 'fuck you' aux autorités fédérales ».

Bien que la loi interdise aux travailleurs de Postes Canada de participer au piquet de grève, nombre d'entre eux ont applaudi lorsque le piquet de grève communautaire a repoussé les superviseurs et bloqué la circulation à l'entrée et à la sortie de l'établissement.

« Nous sommes déçus et très en colère à cause de [l'ordre de retour au travail] », a déclaré Anju Parmar, présidente de la section locale 846 du STTP de Vancouver. « Nous voulions une convention collective négociée, mais l'employeur n'a pas voulu, et le gouvernement nous oblige maintenant à reprendre le travail.

Zachary Williams, un enseignant de l'école publique qui a rejoint le piquet de grève avec un contingent de l'Assemblée des travailleurs d'East Van, a souligné:

« Ils n'ont pas voté pour mettre fin à leur grève, ils n'ont pas voté pour accepter une convention collective. Leur droit de grève est écrasé par les patrons de Postes Canada et le gouvernement, qui a la gâchette facile avec l'article 107 du Code du travail. Ils nous privent de notre droit de grève. Les travailleurs de Postes Canada se battent donc non seulement pour eux-mêmes, mais aussi pour le droit de tous les travailleurs canadiens d'utiliser l'outil le plus important dont dispose la classe ouvrière pour défendre et étendre ses intérêts, et nous devons donc être avec eux. »

Le piquet de grève communautaire a empêché les superviseurs et la circulation d'entrer dans l'établissement, ce qui a retardé sa réouverture de cinq heures, à 13 heures.

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