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Les étudiants des collèges de l'Ontario pourraient voir leur semestre interrompu au moment même où ils reprennent les cours. Le syndicat des professeurs et le Conseil des employeurs des collèges (CEC) se rencontrent depuis hier jusqu'à ce soir pour une dernière séance de médiation non contraignante. Si le CEC et le syndicat ne parviennent pas à conclure un nouvel accord, les professeurs de toute la province pourraient se mettre en grève le 9 janvier.
Le Syndicat des employés de la fonction publique de l'Ontario (SEFPO) a déposé son avis de grève de cinq jours samedi dernier. Les membres du syndicat se mobilisent contre les 30 concessions proposées par le CEC, y compris, mais sans s'y limiter:
- l'allongement de la période d'essai
- le remplacement de postes à temps plein par du personnel à temps partiel
- la réduction des heures de travail et des jours de congé
- et le travail non rémunéré.
Selon l'équipe de négociation du SEFPO, « le CEC et les collèges mettent en œuvre un programme d’austérité qui porte atteinte au processus de négociation ».
Le SEFPO, qui représente 15 000 professeurs de collèges, négocie depuis juillet de l'année dernière. Le syndicat affirme que depuis le premier jour de négociation, la CEC a agi de mauvaise foi, « En fait, le premier jour de négociation, le CEC n'est pas venue à la table avec des propositions réelles, mais avec une série de valeurs et d'objectifs ».
Au cours de la dernière décennie, les collèges de l'Ontario ont accueilli plus de 100 000 étudiants, mais n'ont embauché que 500 personnes à temps plein. Plus de 50% des professeurs, des bibliothécaires et des conseillers sont des travailleurs à temps partiel qui sont embauchés sur la base de contrats semestriels d'une durée d'environ quatre mois.
Une grande partie du travail des professeurs à temps partiel n'est pas rémunérée: la planification des cours, l'aide aux étudiants et la notation sont des tâches pour lesquelles les professeurs ne sont pas payés.
Face à l'augmentation de la taille des classes et à une apparente crise de financement, le CEC présente ses mesures de réduction des coûts comme des méthodes visant à « gagner en efficacité ».
Le SEFPO a déclaré dans son annonce d'action syndicale: « Les travailleuses et travailleurs et la population étudiante ne devraient jamais payer le prix de l’échec du gouvernement Ford et des collèges dans la mauvaise gestion de l’éducation postsecondaire en Ontario. »
En février 2024, le gouvernement provincial a annoncé un investissement de 1,3 milliard de dollars dans les établissements d'enseignement postsecondaire, soit seulement la moitié du financement recommandé par un groupe provincial chargé de remédier aux déficits de financement. Bien entendu, le niveau de financement accordé aux collèges par le gouvernement provincial est déterminé par les établissements qui prouvent leur « efficacité ».
Les professeurs des collèges ont clairement fait connaître leur position : « aucune concession, de meilleurs salaires pour lutter contre la crise du coût de la vie, la fin du travail non rémunéré et des protections accrues de la sécurité de l’emploi. »