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Les accusations selon lesquelles l'élite politique et économique du Canada est impliquée dans la provocation et l'alimentation de conflits militaires internationaux ne datent pas d'hier. Les 31 mai et 1er juin, un rassemblement annuel de manifestants de différents groupes s'est tenu devant CANSEC, une convention de l'industrie de l'armement à Ottawa, afin de réitérer cette affirmation. Selon eux, l'industrie canadienne de l'armement joue avec la vie humaine.
"Dans ses déclarations officielles, le gouvernement canadien prétend être un défenseur de la paix et vend une terre de rêve aux immigrants... mais rien ne pourrait être plus éloigné de la réalité", a déclaré Viviana, membre de l'Alliance internationale des migrants, dans un discours prononcé sur les lignes de protestation à l'extérieur de la conférence. "L'industrie canadienne de l'armement et l'État canadien, dit-elle, contribuent avec enthousiasme aux guerres, aux expropriations et aux déplacements forcés dans le monde entier, notamment par la vente d'armes et par l'intermédiaire des géants miniers enregistrés au Canada.
Selon un rapport d'Affaires mondiales Canada (AMC) de 2022 sur les exportations militaires, on estime que le Canada a exporté pour plus de 7,7 milliards de dollars de biens militaires contrôlés dans le monde entier en 2021, les États-Unis étant son principal partenaire. Sur ce montant, une énorme quantité d'armes et de composants, d'une valeur de 1,7 milliard de dollars, a été exportée vers des zones de conflit actives au Moyen-Orient, notamment en Israël et en Arabie saoudite. Ce dernier pays est le plus gros acheteur d'armes du Canada après les États-Unis.
Bien qu'il y ait eu une réaction publique importante en 2018 lorsqu'il a été révélé que le Canada aidait matériellement la guerre d'agression de l'Arabie saoudite au Yémen, les appels à l'arrêt des ventes d'armes ont jusqu'à présent été ignorés. Malgré les réactions négatives et la ratification par le Canada du Traité sur le commerce des armes de l'ONU, le gouvernement canadien continue d'expédier des armes à l'un des États les plus oppressifs du monde.
Le gouvernement libéral de M. Trudeau maintient le contrat d'armement de 15 milliards de dollars conclu en 2014 par le gouvernement Harper et que la Corporation commerciale canadienne (une société d'État) a aidé à conclure entre la société américaine General Dynamics et l'Arabie saoudite. Les véhicules blindés légers fabriqués au Canada par General Dynamics, ainsi que de nombreuses armes légères et moyennes fabriquées au Canada, ont été utilisés jusqu'en avril 2022, date à laquelle un cessez-le-feu généralisé a été décrété dans la guerre au Yémen.
La guerre au Yémen a fait des centaines de milliers de victimes civiles, dont 110 000 enfants. Malgré le cessez-le-feu, le blocus saoudien dévastateur des côtes du Yémen, soutenu par les États-Unis, persiste, tout comme les livraisons d'armes occidentales à l'Arabie saoudite.
Le Canada profite également du commerce d'explosifs utilisés pour décimer des quartiers entiers en Palestine. Selon le même rapport du GAC, quelque 26 millions de dollars d'exportations militaires canadiennes, principalement des explosifs et leurs composants, sont utilisés par Israël pour poursuivre son agression génocidaire et l'annexion des territoires palestiniens occupés.
L'État israélien bombarde fréquemment des quartiers civils. L'assassinat de civils était l'un des principaux problèmes dénoncés par la manifestation. En effet, les assassinats de civils par les opérations militaires israéliennes font partie de la vie quotidienne des Palestiniens. Tout récemment, Israël a envoyé un "missile à guidage de précision" sur un immeuble d'habitation de six étages à Gaza, visant le chef d'un groupe de résistance armé. Sur les six personnes tuées, cinq étaient des civils, dont trois enfants.
Des responsables israéliens ont déclaré au New York Times qu'ils avaient reporté l'attaque à trois reprises afin de minimiser les pertes civiles. Ils n'ont pas précisé pourquoi, en dépit de l'attention qu'ils sont censés porter à la vie des civils, ils ont frappé alors que la famille Koshwan se trouvait dans l'immeuble. Les munitions guidées de précision utilisées sont du même type que celles présentées à CANSEC par des entreprises telles que Lockheed-Martin et Raytheon (entre autres).
De nombreuses pièces de ce type de munitions sont fabriquées au Canada pour le compte de ces grandes multinationales de l'armement et exportées pour être utilisées dans les bombardements systématiques de civils à Gaza. Un manifestant du Palestinian Youth Movement a attiré l'attention de l'Étoile du Nord sur Elbit Systems, qui "testent leurs armes sur des Palestiniens et les commercialisent ensuite comme étant "testées sur le terrain" à CANSEC". Et pourtant, Israël bénéficie toujours d'un accès privilégié aux armes et aux relations diplomatiques occidentales et canadiennes.
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