L'Étoile du Nord

Grève des travailleurs de l’automobile aux États-Unis

L’accord entre l’UAW et les trois géants de Détroit « marque un tournant dans la lutte des classes »

Temps de lecture:2 Minute

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Le 30 octobre, le syndicat américain United Auto Workers (UAW) a conclu un accord de principe avec General Motors (GM), mettant fin à une grève sans précédent de six semaines contre les "trois géants" de l'automobile à Détroit. L'accord avec GM, qui fait suite à des accords similaires conclus ces derniers jours avec Ford et Stellantis, représente une victoire importante pour les travailleurs de l'automobile après des années de réductions salariales et de concessions pendant la crise financière de 2008.

Grâce à une grève acharnée, l'UAW a pu obtenir des augmentations de salaire significatives dans ses accords avec les constructeurs automobiles. L'accord conclu avec Ford prévoit des augmentations de salaire de 25 % sur quatre ans et demi, dont 11 % immédiatement. Les travailleurs ont également récupéré les ajustements au coût de la vie qu'il avait perdus à titre de concession lors de la crise financière de 2008. L'accord a également permis d'éliminer les paliers salariaux, une tactique de division utilisée par Ford pour maintenir les salaires à un niveau inférieur pour les travailleurs de l'automobile nouvellement embauchés. Cela signifie que, dans certains cas, les travailleurs qui étaient sous-payés à cause des paliers recevront des augmentations immédiates de 53 à 88 %.

L'accord avec Stellantis semble refléter l'accord avec Ford, avec la particularité de ramener des emplois dans l'usine automobile de Belvidere que l'entreprise avait fermée au début de l'année, de s'engager à produire ses camions de format moyen sur deux quarts de travail et d'ajouter 1 000 emplois à une nouvelle usine de batteries qui y sera implantée.

En ce qui concerne GM, outre des augmentations de salaire significatives, le syndicat a remporté une nouvelle victoire contre le système à niveaux en forçant GM à intégrer les travailleurs de ses filiales les moins bien rémunérées dans son accord national. Ces travailleurs avaient été exclus par le passé et étaient donc soumis à des conditions et à des salaires inférieurs à ceux de l'accord national.

Enfin, sur une note plus symbolique, les nouveaux contrats proposés expirent le 30 avril 2028, afin de laisser suffisamment de temps aux autres syndicats pour aligner l'expiration de leurs contrats sur celle de l'UAW, ce qui placerait la prochaine date de grève potentielle au 1er mai 2028, qui se trouve être la Journée internationale des travailleurs.

Shawn Fain, président de l'UAW

Ce geste symbolique de l'UAW envoie un signal fort au reste du mouvement syndical nord-américain. Comme le dit le président du syndicat, Shawn Fain:

"Ce contrat représente bien plus que des gains économiques pour les travailleurs de l'automobile, il marque un tournant dans la lutte des classes qui fait rage dans ce pays depuis quarante ans. Pendant trop longtemps, cette lutte a été unilatérale et la classe ouvrière a été laissée pour compte. C'est pourquoi ce contrat est plus que simplement un contrat. C'est un appel à l'action lancé aux travailleurs du monde entier pour qu'ils s'organisent et luttent pour une vie meilleure..."

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