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Le 15 septembre, le syndicat américain United Auto Workers (UAW) a lancé une grève majeure contre les "Trois Géants" - Ford Motor Company, General Motors Company et Stellantis (Fiat-Chrysler). Cette grève est la première de l'histoire à viser simultanément les plus grands constructeurs automobiles d'Amérique du Nord.
Le syndicat réclame une augmentation de salaire de 46 % sur quatre ans, une semaine de travail de 32 heures avec un salaire de 40 heures, des augmentations de salaire liées au coût de la vie et le retour des pensions conventionnelles pour les nouveaux embauchés. L'UAW cherche également à syndiquer les travailleurs de dix usines de batteries pour véhicules électriques afin de s'assurer qu'ils bénéficient des mêmes avantages salariaux et sociaux que ceux de l'UAW.
Actuellement, 13 000 travailleurs sont en grève et l'UAW affirme que d'autres travailleurs sont prêts à quitter le travail si on les appelle à le faire. Le syndicat compte au total 145 000 membres. Des grèves sont en cours dans l'usine de General Motors à Wentzville (Missouri), dans l'usine de camions de Ford à Wayne (Michigan) et dans l'usine de Stellantis à Toledo (Ohio). En adoptant la "stand up strike", l'UAW appelle stratégiquement des syndicats locaux spécifiques à se joindre à la grève afin d'accroître la pression sur les constructeurs automobiles.
Les "Big Three" ont réduit les salaires et les avantages sociaux des ouvriers de l'automobile pendant la crise financière de 2008. Dans le cadre d'une tendance continue des monopolistes à annoncer des bénéfices records en 2023, Ford et GM ont annoncé des bénéfices au deuxième trimestre de 1,9 milliard et 2,6 milliards de dollars respectivement, tandis que Stellantis a annoncé un bénéfice net de 11 milliards de dollars pour les six premiers mois de l'année 2023.
Au Canada, UNIFOR est en négociation avec Ford Motor Company pour obtenir un nouveau contrat. Les négociations portent sur des sujets similaires tels que les pensions, les salaires et la transition vers des emplois de production de véhicules électriques. En août, les membres d'UNIFOR travaillant dans les usines Ford, GM et Stellantis ont voté à 99 % en faveur de la grève. Si aucun accord n'est conclu d'ici le 18 septembre, les travailleurs canadiens d'UNIFOR se mettront en grève aux côtés de leurs homologues américains.
L'impact d'une grève sur l'industrie automobile canadienne serait considérable. Avec plus de 135 000 Canadiens travaillant directement dans le secteur et 400 000 autres indirectement dans les concessionnaires et les services après-vente, ce secteur contribue à hauteur de 16 milliards de dollars et représente le deuxième poste d'exportation du pays.