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10 000 patients abandonnée à Sault-Sainte-Marie

« Malheureusement, ça ne peut que s’empirer »

Temps de lecture:2 Minute

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Le 31 mai, 10 000 patients de Sault-Sainte-Marie seront privés de médecin de famille et de services sans rendez-vous, le Group Health Centre (GHC) de la ville devant faire face à une pénurie de médecins et d'infirmières praticiennes à l'échelle du système.

Mike Da Prat, président de la section locale 2251 du Syndicat des Métallos, est l'un des patients qui seront privés de ces services. M. Da Prat a expliqué à l'Étoile du Nord que les 800 000 dollars qu'a coûté la construction du GHC dans les années 1960 ont été financés principalement par les membres du Syndicat des Métallos, sur la base d'une promesse d'inscription à vie pour les retraités. En effet, le GHC a été fondé en 1963 en tant que l'un des premiers centres de santé communautaire parrainés par un syndicat au Canada, à une époque où l'assurance maladie publique n'existait pas encore.

Il déclare aussi que « s'il était nécessaire de réduire le nombre de patients inscrits, il aurait fallu réduire le nombre de nouveaux inscrits au GHC. Ils n'ont pas procédé comme ils l'ont fait en se basant sur son médecin et en éliminant certaines des personnes qui ont construit le centre. [...] Ils auraient dû prendre une décision basée sur 'le dernier arrivé, le premier parti' ».

Le Dr David Barber, de l'Ontario Medical Association, a déclaré à l'Étoile du Nord que cette situation n'était pas unique : 25 % des Ontariens devraient être privés d'un prestataire de soins primaires d'ici 2026. Les prestataires de soins de santé sont plus nombreux à prendre leur retraite qu'à entrer dans le domaine, et moins d'étudiants en médecine choisissent d'embrasser la carrière de médecin de famille, qui exige beaucoup de travail administratif. 

Image from Group Health Centre website

Les patients abandonnés dans la ville devront se rendre dans des cliniques sans rendez-vous et des salles d'urgence surchargées pour être orientés vers des services tels que les radiographies et la physiothérapie, ou même pour renouveler leurs ordonnances.

Sur les 110 millions de dollars investis récemment par la province, 1,1 million sera affecté à la région de Sault, dans le but de mettre en contact 4 450 patients avec des soins primaires. Cela semble être un pansement pour une infection grave, étant donné que 10 000 patients sont abandonnés d'un seul coup et que l'OMA signale que 40% des médecins de l'Ontario envisagent de prendre leur retraite dans les cinq années à venir. 

Pendant ce temps, les infirmières praticiennes, qui ne sont pas soumises aux mêmes réglementations que les médecins, ouvrent des cliniques privées. Le Dr Barber a déclaré à l'Étoile du Nord que les cliniques privées « demandent des centaines de dollars pour un examen médical, ou même pour de simples visites ». 

Il poursuit : « J'avais un patient qui avait besoin d'un examen. Il est donc allé à Montréal. Il a payé 2 000 dollars pour un examen à cause des délais d'attente. [...] Les personnes fortunées vont trouver des solutions. »

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