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Malgré le temps froid et la neige, la mobilisation et la solidarité s'intensifient sur les lignes de piquetage, alors que les 66 000 enseignants de la Fédération autonome de l'enseignement (FAE) sont en grève générale illimitée depuis 10 jours. Après la marche de la journée historique du 23 novembre, les enseignants ont manifesté devant l'édifice de Radio-Canada à Montréal, devant les bureaux du ministère de l'Éducation à Montréal et à Québec ainsi que devant le bureau du premier ministre François Legault à Montréal.
Dans une vidéo adressée aux enseignants, la présidente de la FAE, Mélanie Hubert, annonçait que la mobilisation a porté fruit et s'est fait ressentir jusqu'à la table de négociation. Après un an sans faire de progrès dans les pourparlers avec le conseil du trésor, la grève générale déclenchée par les enseignants a forcé le gouvernement à céder à quelques-unes de leurs revendications. Plusieurs gains auraient été obtenus par la FAE, notamment sur l'enjeu de la composition de la classe.
Dans cet élan, l'équipe de négociation de la fédération a déposé une contre-offre au gouvernement après la première semaine de grève pour tenter d'arriver à un règlement. Le conseil du trésor a vite refusé cette main tendue en affirmant que « le syndicat reste sur ses positions et n’a rien mis dans sa contre-offre concernant la souplesse ». La FAE a répondu en invitant le conseil du trésor à participer au processus de négociation plutôt qu'y faire obstruction en l'amenant ainsi sur la place publique.
Les enseignants de la FAE entament donc leur deuxième semaine de grève sans fond de grève. Malgré cela, la mobilisation reste forte et des groupes d'entraide se sont mis sur pied pour appuyer les enseignants. Un groupe Facebook créé à la fin du mois de novembre « Entraide pour les profs en grève » compte déjà près 7000 adhérents et les offres d'aide s'y multiplient chaque jour.
Dans la population, l'appui aux demandes de la FAE est écrasant. Selon un sondage Léger, 82% des Québécois sont en faveur d'une augmentation des salaires des enseignants afin d'atteindre la moyenne canadienne et 90% des sondés sont favorables à l'établissement d'un délai maximal pour évaluer les élèves qui rencontrent des difficultés.
L'attitude du conseil du trésor vis-à-vis de la contre-offre de la FAE ferme la porte à l'espoir de conclure une entente rapidement. Les négociations stagnent aussi entre le conseil du trésor et le Front Commun malgré la nomination d'un conciliateur à la fin du mois de novembre. La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), elle aussi, négocie depuis plus d'un an aux mêmes tables sans obtenir de progrès.
Le Front commun, qui dispose d'un mandat de grève générale illimité, a annoncé qu'il allait intensifier ses moyens de pression en débrayant du 8 au 14 décembre dans l'espoir de faire débloquer les négociations et d'obtenir une entente avant les fêtes. La FIQ a aussi annoncé 3 journées de grève du 11 au 14 décembre. Si les négociations devaient se prolonger jusqu'en 2024, le Front Commun a indiqué qu'il exécuterait son mandat de grève générale illimitée.
Dans une tentative de neutraliser les moyens de pression en cours, le 4 décembre, le centre de services scolaire de Montréal (CSSDM) a obtenu une injonction contre les enseignants qui y travaillent. Celle-ci les empêche de maintenir des lignes de piquetage étanches devant les écoles du CSSDM jusqu'au 14 décembre. La mesure a été vivement critiquée par l'Alliance des professeurs et professeures de Montréal (APPM) qui représente les enseignants du CSSDM. « Cette manière méprisante de nous traiter ne fait que nourrir notre indignation et renforcera notre mobilisation. »
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