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Le 30 juin dernier, la mine de Matagami fermait. Cette ville est presque habituée à perdre son moteur économique chaque cinq ou dix ans et cette fois-ci encore, une multinationale prend ses cliques et ses claques, dénoncée en bonis par les travailleurs de la mine pour leur manque de transparence.
L'Étoile du Nord a rencontré David Comeau, le jour de son dernier quart de travail. « Il y avait tout le temps un doute. Est-ce que ça va vraiment fermer? Dans le passé, à chaque fois qu'une mine fermait, on était jamais sûr s'il y en aurait une autre. Et là, comme à chaque fois, les gens étaient sur les nerfs. »
Glencore menace de démanteler le concentrateur, un outil important dans le traitement du minerai. Le parc à résidu doit aussi être agrandi et cela pourrait compliquer l'arrivée d'une nouvelle mine. « Il y aura des investissements de plusieurs millions de dollars à faire. C'est sûr que ça met du sable dans l'engrenage de l'espérance. »
« Glencore a vraiment la réputation de, s'il y a de l'argent à faire quelque part, ils viennent, prennent ce qu'ils veulent, puis s'en vont et c'est fini. » L'écrasante majorité des profits partent de la région pour se diriger vers les grands centres financiers, pendant que la compagnie garde un quasi-pouvoir de vie ou de mort sur la communauté.
Avant Glencore, c'était un subsidiaire de celle-ci qui gérait la mine. « Xstrata, sur Wikipédia, tu pouvais lire que dans d'autres pays ils payaient l'armée pour tasser les populations d'un terrain pour l'exploitation. Regarde, on a travaillé pour eux, mais ma prochaine job, je n'ai pas l'intention de travailler pour Glencore. »
« Mais déménager ailleurs, c'est pas dans mes projets. Déjà, faudrait que je réussisse à vendre cette maison-là. Si je la vends, je me dis que je n'aurais peut-être même pas assez pour faire une mise de fond sur la prochaine. » Il est régulier de voir des maisons vendues à moins de 100 000$ à Matagami.
Glencore n'a pas démontré beaucoup de bonne foi envers les travailleurs durant la fermeture. « Les gens ont été informés du montant de la prime de séparation très tard. Ils avaient deux semaines pour prendre une décision. Certains étaient vraiment inquiets pendant la dernière année. »
« Selon les lois, ils ont 'très bien fait ça'. Mais je vais te dire, les rencontres mensuelles qu'on faisait avec eux, si, finalement, on avait une réponse à quelque chose, il ne voulait même pas nous la donner par écrit. Ça tenait les gens dans l'ignorance. » De plus, il se pourrait que cette procédure soit inscrite dans un plan standardisé de fermeture de mines ou d'usines.
« On ne sait pas c'est quoi leur plan. Ils disent qu'ils vont faire quelque chose, mais on ne sait pas si c'est vrai. Y'avait un autre gisement qu'ils avaient déclaré pas rentable à cause du prix du zinc à l'époque, mais maintenant, est-ce que ça pourrait être faisable? On sait pas. »
Glencore—géant minier destructeur
- Glencore se croit tout permis
- Glencore fait tout pour ne pas prendre ses responsabilités
- Une ville qui veut vivre