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Crise de l’itinérance à Cambridge, Ontario

Les refuges débordent pendant qu’un campement est détruit au bulldozer

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Le 28 septembre au matin, des équipements lourds ont été déployés pour nettoyer les vestiges d'un campement de sans-abri à Cambridge, qui avait servi de foyer temporaire à une cinquantaine de personnes. Cette opération a eu lieu un mois seulement après que les résidents d'un précédent camp déplacé se soient installés dans le parc Soper.

Les résidents du campement étaient en train de préparer leur déménagement lorsque les correspondants de l'Étoile du Nord sont arrivés mardi après-midi. Des camions de déménagement étaient en route pour les aider à prendre le maximum de leurs biens, alors que la date limite du lendemain matin approchait.

Le nombre de sans-abri chroniques dans la région de Waterloo a augmenté de 129 % depuis janvier 2020, tandis que le système de refuges et les programmes de logements supervisés sont incapables de suivre en raison du sous-financement et de l'inaccessibilité pour les personnes ayant des besoins spécifiques en matière de logement.

À Kitchener, de l'autre côté de la région, la Cour supérieure de justice de l'Ontario avait statué en janvier qu'un campement installé dans le centre-ville ne pouvait pas être démantelé, car le système d'hébergement local n'était pas en mesure de répondre aux besoins spécifiques des sans-abri de la ville en matière d'hébergement. Alors que des campements sont installés et démolis dans toute la province, il devient évident que cette décision n'a pas créé le précédent juridique attendu par les médias et les organisateurs communautaires.

Un récent rapport sur l'itinérance dans la région montre comment la crise du logement met le système à rude épreuve: "En 2023, environ 40 millions de dollars seront investis dans le système local de lutte contre l'itinérance dans divers domaines de services (sensibilisation, prévention, hébergement, logement supervisé, etc.) Sur la base de l'état actuel et des tendances futures, cet investissement ne suivra pas le rythme du besoin croissant de soutiens supplémentaires pour mettre fin à l'itinérance chronique."

Il est inquiétant de constater que le rapport met en évidence une augmentation de 33 % du nombre de réfugiés et de demandeurs d'asile qui solliciteront des services d'hébergement en 2023. En outre, il révèle une tendance constante à l'épuisement des travailleurs des services qui luttent contre les répercussions d'un financement inadéquat et des ressources dont ils disposent.

Cette situation met en évidence le problème généralisé d'accès aux refuges auquel les gens sont de plus en plus confrontés dans tout le pays, de Vancouver à Halifax en passant par Iqaluit. Un résumé succinct du rapport de la région de Waterloo articule franchement ce problème, en déclarant : "Le modèle capitaliste hyper-financiarisé du logement ne peut être concilié avec le logement en tant que droit de l'homme."

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