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200 travailleurs d’Autoport en grève

Les travailleurs d’une filiale du CN Rail s’opposent à l’utilisation de scabs

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Alors que la grève de plus de 200 travailleurs d'Autoport se poursuit, Unifor—le syndicat représentant les travailleurs—a organisé une manifestation devant l'Assemblée législative provinciale de Nouvelle-Écosse le 19 mars pour demander la mise en œuvre immédiate de lois anti-briseurs de grève. La directrice régionale d'Unifor, Jennifer Murray, a demandé aux politiciens de la Nouvelle-Écosse d'adopter une loi qui punirait les entreprises qui emploient des scabs pendant les grèves. Une telle législation aurait le pouvoir de supprimer l'un des outils les plus efficaces dont dispose une entreprise pour briser une grève.

Ce rassemblement intervient après près de trois semaines de grève pour les travailleurs de la section 100 d'Unifor, qui réclament des salaires et des avantages sociaux plus élevés de la part d'Autoport ltée, une filiale de CN Rail qui traite les véhicules. Le jour même du début de la grève, Autoport a fait appel à des briseurs de grève. Les négociations dans le cadre de la grève ont été bloquées à deux reprises, les plus récentes, le 19 mars, ayant pris fin après qu'Autoport eut offert au syndicat moins que ce qui avait été rejeté dans l'offre initiale. L'offre initiale, qui prévoyait une augmentation de 8% des salaires sur trois ans, a été rejetée par les travailleurs, ce qui a conduit à la grève qui a débuté le 27 février.

Depuis lors, les travailleurs ont maintenu un piquet de grève 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 à l'Autoport, en se relayant toutes les six heures. Les travailleurs de la ligne de piquetage font sentir leur présence auprès des briseurs de grève. Ils chantent, insultent et perturbent les briseurs de grève partout où ils le peuvent. Les travailleurs ont dit à l'Étoile du Nord que les briseurs de grève proviennent de deux sources principales : les agences d'intérim et les travailleurs non syndiqués de CN Rail. L'une de ces agences d'intérim est Integrating Staffing, basée à Halifax, dont le site Web indique qu'elle « se spécialise dans la dotation en personnel contractuel dans le secteur industriel ».

La grève et le rassemblement qui s'en est suivi surviennent à un moment où les scabs et la législation anti-briseurs de grève sont des sujets brûlants dans la politique canadienne. Le projet de loi C-58, une loi anti-briseurs de grève​​​​​​​ couvrant certains travailleurs fédéraux, a récemment été adopté en deuxième lecture au Parlement. Les travailleurs néo-écossais, comme la plupart des travailleurs au Canada, n'ont actuellement aucun recours légal pour empêcher les entreprises d'employer des briseurs de grève pendant les grèves. La Colombie-Britannique et le Québec sont les seules provinces canadiennes à disposer de lois anti-briseurs de grève.

Grèvistes sur la ligne de piquetage à Autoport Halifax. Source: X/Twitter de Unifor

En 2023, la société mère d'Autoport, CN Rail, a enregistré un bénéfice de 5,5 milliards de dollars. L'entreprise montréalaise a enregistré des bénéfices de plusieurs milliards de dollars au cours de chacune des trois dernières années. L'oligarque américain Bill Gates détient 9% des actions du CN.

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