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Grève des cols bleus de Westmount

La ville la plus riche du pays veut appauvrir ses travailleurs

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Le 1er juin, les membres du Syndicat des cols bleus regroupés de Montréal (SCFP 301) de la ville de Westmount ont entamé une grève d'une semaine, après une grève de deux jours et une grève de trois jours au courant des dernières semaines. La ville la plus riche du pays fait pression pour qu'ils acceptent une offre limitée qui réduirait le pouvoir d'achat des travailleurs, et sa dernière proposition a été rejetée à l'unanimité.

"Les offres salariales de la Ville de Westmount sont tout simplement inacceptables. On parle ici d’appauvrir les employés. La Ville nous dit qu’elle est en bonne santé financière, alors pourquoi ne pas partager un peu avec les hommes et les femmes qui servent fièrement la Ville de Westmount?", demande Jean-Pierre Lauzon, président du SCFP 301.

Les syndiqués ont voté en faveur d’une possible grève générale illimitée le 22 novembre dernier, un mandat qu'ils et elles n'hésiteront pas à utiliser si un règlement n’est pas conclu prochainement.

"Nous voulons que la mairesse donne un vrai coup de barre pour en finir avec cette négociation. Les citoyennes et citoyens de Westmount doivent savoir que si on ne rémunère pas convenablement les travailleuses et travailleurs, les services vont écoper; et avec l’arrivée de la saison estivale, ce serait dommage de ne pas pouvoir profiter de toute la beauté de la ville", ajoute le président syndical.

La dernière convention collective des cols bleus de Westmount est échue depuis le 31 décembre 2019. Depuis lors, les négociations ont été tendues, les deux parties étant en désaccord sur plusieurs points clés. Entre autres, la dernière période inflationniste a été difficile pour ces travailleurs, alors que l'absence de convention signifie aussi l'absence d'augmentation salariale.

Les travailleurs demandent une augmentation équivalente à l'Indice des prix à la consommation (IPC) de chaque année, soit environ 6,6% en 2022. Ils insistent sur le fait que la Ville de Westmount est l'une des plus riches du pays et qu'ils sont convaincus qu'elle a les moyens de répondre à cette demande simple.

"Nous autres, on est des travailleurs moyens, de la classe moyenne. On gagne à peu près 60 000$ par année. Là on négocie avec des gens, côté ville, qui font à peu près 400 000$, donc ils font quasiment 10 fois mon salaire. Pour eux, quand ça montre d'un pour cent ça représente rien, mais nous autres les travailleurs, un pour cent, c'est énorme.", explique Guy Lagacé, membre du comité de négociations du SCFP 301, à l'Étoile du Nord lors d'une manifestation.

M. Lagacé ajoute que "quand je vois des élus provinciaux qui veulent se voter des augmentations salariales de 30% alors que c'est des gens qui ont des salaires entre 100 000$ et 200 000$... Nous autres, comme je disais, on demande le non-appauvrissement, je pense que c’est ben légitime de notre part."

Outre les questions salariales, les cols bleus de Westmount souhaitent également obtenir des améliorations en matière d'organisation du travail. Ils demandent une conciliation entre le travail et la vie familiale, notamment en permettant des horaires flexibles pour pouvoir, par exemple, aller porter les enfants à la garderie. Ils soulignent qu'une telle flexibilité est courante sur le marché du travail actuel et qu'elle contribuerait à une meilleure qualité de vie pour les employés.

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