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Appauvrissement de la population

Les familles prises à la gorge par le coût des fournitures scolaires

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À l'approche de la nouvelle année scolaire, qui s'annonce marquée par une pénurie historique d'enseignants au Québec et la menace d'une grève du secteur public de la province, une crise plus insidieuse prend forme dans l'ombre. Les familles de la classe ouvrière à travers tout le pays semblent être de plus en plus aux prises avec un problème croissant: l'incapacité d'acquérir le matériel scolaire essentiel pour leurs enfants.

Les coûts des fournitures scolaires ont connu une hausse vertigineuse au cours des deux dernières années, avec une augmentation estimée à 30%. Selon un récent sondage publié par Abacus Data le 17 août, les parents canadiens déclarent prévoir une dépense moyenne de 294 $ par enfant pour subvenir aux besoins de la rentrée 2023. Cette situation risque de peser particulièrement sur les familles monoparentales et nombreuses. Face à cela, de nombreuses personnes seront contraintes de rechercher des aubaines dans les circulaires et de se tourner vers les magasins d'occasion et les organismes d'entraide.

D'après cette même enquête, 80 % des parents envisagent de chasser activement les rabais, tandis que plus de la moitié d'entre eux prévoient avoir recours à leur carte de crédit. Ces chiffres suscitent des inquiétudes, compte tenu du niveau d'endettement des ménages canadiens qui atteint 186,2 % de leur revenu disponible. Malgré ces stratégies, environ un quart des parents doutent de leur capacité à acquérir tous les articles nécessaires.

L'inflation et la hausse des prix des produits essentiels, tels que l'alimentation et le logement, figurent parmi les principaux éléments qui exercent une pression sur les budgets familiaux. Près de 70 % des parents interrogés estiment que le coût des produits essentiels a un impact significatif sur leurs finances, tandis que 76 % d'entre eux considèrent que l'inflation exerce également une pression considérable sur leur situation financière.

D'un bout à l'autre du Canada, des organisations communautaires s'efforcent tant bien que mal de répondre à cette situation, mettant ainsi en lumière l'ampleur du problème. Un exemple frappant s'est produit le 24 août à Cowansville, où le Centre de pédiatrie sociale en communauté Main dans la main a distribué plus de 200 sacs d'école contenant des fournitures scolaires et des boîtes à lunch à destination des jeunes dans le besoin.

Avec seulement 2200 enfants dans sa région métropolitaine, c'est donc 9% d'entre eux qui ont dû bénéficier d'une aide d'urgence pour garantir leur préparation à la rentrée. Une réalité peu surprenante pour une communauté qui ne se distingue pourtant pas particulièrement par sa pauvreté, et ce n'est peut-être que la pointe de l'iceberg. On a pu observer ces mêmes scènes partout au pays, comme à Regina où le North Central Family Association (NCFA) a lui aussi distribué des centaines de sacs à dos.

Les organismes communautaires peinent à répondre à la demande, celles-ci provenant d'un « mélange de gens qui étaient déjà en précarité, de nouveaux arrivants et de la classe moyenne complètement dépourvue », selon Audrey Renaud, directrice de l'Opération Sac à Dos au Regroupement Partage, à Montréal. Cependant, tant les gouvernements fédéral que provinciaux semblent afficher un manque d'engagement concret face à cette problématique grandissante. Malgré des montants ponctuels octroyés aux travailleurs canadiens, peu d'initiatives à moyen et long terme ont été déployées jusqu'à ce jour. L'insuffisance d'une approche durable est manifeste, alors que les besoins continuent de croître et que la situation des familles de la classe ouvrière s'aggrave.

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