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Le 9 mai dernier se tenaient des élections aux Philippines pour élire le nouveau président du pays. Le résultat rapporté le soir de l'élection annonçait la victoire du tandem politique composé de "Bongbong" Marcos, fils de Ferdinand Marcos, ancien dictateur du pays, et Sara Duterte, fille de Rodrigo Duterte, le président sortant. Toutefois, plusieurs rapports soulignent des irrégularités avec les machines de décompte des voix ainsi que des incidents de fraude électorale.
Le 11 mai, des organisations de la diaspora philippine au Canada se sont rassemblées devant le métro Plamondon dans le quartier de Côte-des-Neiges à Montréal. Des représentantes de Migrante Québec, Anakbayan Montréal et PINAY Québec ont pris la parole pour dénoncer des élections injustes, refusant de reconnaitre la victoire du tandem Marcos et Duterte.
L'Étoile du Nord s'est entretenue avec Zharmaine, représentante de Migrante Québec, une organisation de défense des droits de la diaspora philippine. « De nombreux rapports font état de diverses irrégularités électorales [...] et d'un achat massif de voix. Parfois, [sont distribués] des échantillons de bulletins de vote avec des noms déjà choisis. En retour, [ceux qui les dristibuent] peuvent vous donner 100 pesos (environ 2,50 $ canadiens). En fait, les montants étaient si minimes, mais les Philippins sont prêts à tout pour obtenir cet argent. »
L'une de raisons pour lesquelles Migrante s'oppose à l'élection de Marcos - Duterte est la feuille de route violente de leur dynastie politique. C'est sous l'administration de Marcos qu'a été lancée la politique d'exportation de main-d'oeuvre. Celle-ci serait responsable d'avoir systématisé la migration forcée des Philippins, selon Zharmaine.
De plus, elle souligne, « notre travail ici au Canada se fait dans des conditions très précaires, dans des emplois très mal payés. [...] Nous espérons donc un véritable changement dans notre société pour qu'un jour nous ne soyons plus obligés d'émigrer, d'être séparés de nos familles. »
Quant à la possibilité de la confirmation du résultat des élections : « Si jamais Marcos-Duterte remporte officiellement les élections, il est certain que nous devrons être très vigilants. Les régimes de Marcos et Duterte étaient connus pour leurs violations des droits de l'homme, en particulier pour les groupes progressistes comme Migrante, le "red-tagging" et les exécutions extrajudiciaires. Et nous craignons que la situation des Philippins à l'étranger s'empire. »