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Stationnement à Montréal

La tarification grandissante punit les travailleurs

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L'administration de Valérie Plante contrôle l'intégralité du stationnement sur rue à Montréal depuis maintenant trois ans avec la création de l'agence de mobilité durable, en charge du stationnement payant. Prétextant la réduction des GES, Projet Montréal a enchainé des mesures punitives contre les automobilistes: hausses agressives de contraventions, suppression de 4300 places de stationnement et élimination progressive du stationnement gratuit.

Questionné sur la stratégie de l'agence de mobilité durable, Laurent Chevrot, son directeur général, affirme "Je pense que la dynamique générale, c’est qu’il va y avoir de plus en plus de places payantes, qu’elles soient réservées aux résidants par permis ou tarifées à court terme, et de moins en moins de places gratuites". Pour lui la tarification est le levier principal pour décourager les gens de prendre la voiture.

Or, la voiture est encore le mode de transport préféré des travailleurs montréalais. On compte près d'un million de voitures en circulation à Montréal. 51% de la population de la ville privilégie encore l'automobile pour se déplacer de la maison au travail.

Derrière les stratégies punitives de la ville se cache l'idée que le stationnement est un moyen de financement plutôt qu'un enjeu de mobilité. Le Conseil régional de l'environnement de Montréal a récemment poussé cette idée à l'extrême en recommandant de tarifier toutes les places de stationnement d'ici 2035. Ainsi, selon eux, la ville pourrait toucher des bénéfices de 500 millions de dollars par année.

Pendant ce temps, les grands investissements en transport collectif pour offrir des alternatives à l'automobile se font encore attendre. Cette année, la ville a réduit sa contribution au budget de la STM de 18 millions de dollars. La STM a aussi mis fin au service d'autobus «10min max» qui assurait la fiabilité du système pour ses usagers, notamment pour les travailleurs qui en dépendaient pour arriver à temps sur leur lieu de travail. 

La ville reconnaît 8 secteurs clés mal desservis par le transport en commun qui le seront encore pour les 10 années à venir. Parmis ceux-ci, l'axe est-ouest qui traverse les stations de métro Sauvé et Côte-Vertu. Pour les travailleurs habitent ces quartiers et qui se rendent dans les secteurs industriels de Saint-Laurent ou d'Anjou la voiture est donc encore indispensable.

Le stationnement par arrondissement

En 2020, l'arrondissement du Plateau Mont-Royal a augmenté le coût des vignettes de stationnement pour les propriétaires de VUS. Les nouvelles vignettes se situent entre 175 et 225$ par année (selon la consommation d'essence du véhicule). Comparativement, une vignette de stationnement coûte 11,50$ par année dans l'arrondissement d'Anjou.

En 2020, l'arrondissement d'Outremont a imposé une tarification sur 100% de ses espaces de stationnement. Les élus espéraient ainsi récolter 400 000$ supplémentaires par année pour financer la transition écologique. Parmi les mesures ciblées, la plantation d'arbre, la création de ruelles vertes, mais pas de transport collectif.

En 2022, l'arrondissement de Villeray Saint-Michel Parc Extension a suivi l'arrondissement de Ville-Marie et a supprimé l'obligation de fournir un nombre minimum de stationnement pour automobile par bâtiment. Et cela malgré le fait que le stationnement sur rue est déjà occupé à 85% selon une évaluation de la ville. Dans certaines rues, la ville émet plus de vignettes que de places de stationnement disponibles (jusqu'à 130% de la capacité).

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